L'incendie en août 2016 avait provoqué la mort d'un pompier et fait trois blessés graves. Les syndicats avaient alors dénoncé les méthodes de management du patron du service d'incendie et de secours, mis en examen pour blessures et homicide involontaires.
C'était le 10 août 2016. L'incendie de Roquessels, au nord de Béziers, a coûté la vie à Jérémy Beier. Le pompier de 24 ans avait succombé à ses brûlures. Trois soldats du feu étaient grièvement blessés.
4e mise en examen
Après la mise en examen la semaine dernière de trois pompiers de la chaîne de commandement pour homicides et blessures involontaires, c'est Christophe Risdorfer, l'ancien directeur du SDIS de l'Hérault, qui a été entendu et à son tour mis en examen pour blessures et homicide involontaires par le juge chargé de l'enquête.Défaillances multiples
Leur camion étant cerné par le feu, les pompiers ont sauté dans les flammes.L'enquête doit faire la lumière sur les possibles dysfonctionnements :
défaillance technique du matériel, erreurs de décisions du commandement, fuite des pompiers durant l'intervention...absence de formation spécifique les concernant...
Au mauvais endroit au mauvais moment
On évoque aussi le fait que leur camion n'aurait pas dû se trouver à l'endroit où il a été piégé par les flammes...L'instruction n'est pas terminée, elle pourrait prochainement convoquer les 3 pompiers brûlés dans l'incendie.
Les cadres du SDIS contestent leur responsabilité dans l'accident mortel. Au total huit pompiers de la chaîne de commandement de l'époque ont été entendus depuis le 11 mars. Sept ont été mis en examen et laissés libres, le dernier a été placé sous le statut de témoin assisté, a précisé Yvon Calvet, le procureur de la République de Béziers..
Diffamation
Cette mise en examen, en revanche n'étonne pas Fabrice Armand.En intersyndicale, le sapeur pompier de Sète, secrétaire général du syndicat SUD du SDIS 34 avait été condamné pour diffamation pour avoir critiqué les méthodes de management du directeur de l'époque.
Contacté, Christophe Risdorfer n'a pour l'instant pas donné suite à notre demande d'interview."Cette mise en examen tend à prouver que nous avions raison de le critiquer. C'était quelqu'un qui n'était pas à l'écoute des pompiers de terrain... On ne pouvait rien lui dire, il entrait dans des colères noires... La discussion était impossible".
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