Si les conditions météo sont plus favorables, ce mercredi, sur la zone du feu de Gignac, la nuit dernière et la soirée ont été dures pour les 650 pompiers mobilisés. Après 24 heures de lutte, le feu est contenu mais pas encore fixé.
Mercredi matin, les trois avions bombardiers d'eau des pompiers de l'Hérault ont repris leurs vols pour éteindre le feu qui s'est déclaré mardi vers 11h, à deux endroits sur le causse. Beaucoup de travail en perspective sans les appareils de la Sécurité civile dirigés vers le Var et les Bouches-du-Rhône.
Désolation sur la plateau d'Aumelas
24 heures après le double départ de feux entre Gignac et Saint-Bauzille-de-la-Sylve, une grande partie de la zone Natura 2000 est calcinée. Les arbustes, les arbres et la faune locale ont brûlé.
Le causse est défiguré pour une dizaine d'années.
Rapidement, l'ordre d'évacuation a été donné par mesure de sécurité. 280 personnes ont été mises en sécurité et accueillies à Vendémian. Des riverains mais aussi des touristes. Puis dans la soirée, d'autres habitants ont dû quitter leur maison.
"On voyait sur la colline que le feu progressait, puis après on est rentrés chez nous parce que l'air commençait un peu à être étouffant et ça piquait les yeux", a témoigné Stéphanie, habitante du village d'Aumelas, évacuée pour la nuit par les gendarmes.
Une lutte acharnée
De l'autre côté de l'incendie, les pompiers protègent le village de Saint-Paul-et-Valmalle et refoule le feu qui se dirige vers l'autoroute A750.
Pendant que certains noient les flammes, d'autres au contraire, allument des contre-feux pour éviter que les flammes n'envahissent le village.
Toute la nuit, sans les moyens aériens, 400 pompiers de l'Hérault, aidés par 250 hommes en renfort, ont lutté contre les flammes entre Saint-Paul-et-Valmalle et Saint-Bauzille-de-la-Sylve.
Vers minuit, le vent faibli, c'est le soulagement, grâce à un drone, les pompiers constatent qui le feu est "contenu mais pas fixé". Peu après, mauvaises nouvelles, un feu démarre vers Aniane, puis un autre à Puéchabon et à Saint-Jean-de-La-Blaquière.
Sans avion, il faut dérouter des unités au sol... et dégarnir le dispositif en place.
Le feu vu du ciel
Depuis les airs, ce mercredi matin, on voit l'ampleur des dégâts sur la nature. 1.000 hectares noircis, détruits, brûlés...
La proximité des flammes et des habitations est aussi très nette. Comme sur cette photo, où l'incendie dévié par les pompiers a épargné de justesse ce lotissement en pleine garrigue. Il s'en est fallu de quelques dizaines de mètres.
Plus au sud, le causse est rasé. Les pompiers restent vigilants car derrière ce calme apparent, ils restent des points chauds, des foyers souterrains qui sous l'action de la chaleur et du vent ne demandent qu'à repartir.
Le feu vu de l'espace
Vu d'encore plus haut, depuis un satellite, on comprend mieux la situation mardi midi.
Les 2 incendies ont pris simultanément, à 5 minutes d'intervalle, dans la zone boisée du plateau d'Aumelas, à 1,2km de distance. La progression a d'abord été parallèle, poussée par la tramontane, puis sous un vent tournant, les 2 feux se sont rejoints pour n'en faire qu'un.
Un front ou un mur de flammes qui a parcouru 1.000 hectares, en a détruit 800, sur une distance de 8 kilomètres, dans une zone difficile d'accès et peu peuplée composée de garrigue, de chênes verts et de vignes.
Pas de dégât et pas de victime
"Aucune victime n'est à déplorer" et "aucun dégât constaté sur les bâtiments", a précisé le commandant des opérations de secours, le colonel Sylvain Besson, lors d'un point presse.
Seuls 5 pompiers ont été légèrement blessés durant les opérations de secours.
Quelque 280 personnes ont fait l'objet d'une évacuation préventive sur la commune d'Aumelas et 50 personnes ont trouvé refuge dans une salle des fêtes de la commune voisine de Vendémian.
Un acte volontaire
"On pense que c'est criminel, c'est désastreux", a réagi le maire de Gignac Jean-François Soto, rappelant qu'une zone Natura 2000 de préservation de la biodiversité se trouvait à proximité.
Quand on voit tous les efforts que nous faisons tous les moyens que l'on met (...) et le résultat au final, c'est dur.
Jean-François Soto, maire de Gignac.
"Une enquête judiciaire a été ouverte sur une hypothèse criminelle" a précisé le procureur de la République de Montpellier Fabrice Bélargent.