A Lunel, un jeune ingénieur en chimie a créé une entreprise dont l’objectif est de lutter contre la prolifération du plastique dans nos mers et océans. Pour cela, il récupère ces déchets dans les cours d’eau et les transforme en un objet utile du quotidien : des lunettes de soleil.
Chaque année, près de 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées dans nos mers et océans. 20% de ces déchets sont générés par la flotte maritime, les 80% restants proviennent de l’activité terrestre. Mais que faire de ces déchets ? A Lunel, dans l’Hérault, Quentin, un jeune ingénieur en chimie a trouvé une solution : transformer ces déchets plastiques en monture de lunettes de soleil.
Il a lancé son activité au début de l’année à partir de déchets récoltés dans des cours d’eau de la région : "Sur quelques dizaines de kilomètres de rivières, nous avons récupéré plusieurs tonnes de déchets, et moi j’ai ramené 600 kilos ici à l’atelier. Nous avons beaucoup de mobiliers de jardins, des chaises, des tables, et si on regarde un peu, on doit avoir des cagettes en plastiques et des choses comme ça," nous explique Quentin Passet.
Transformer le plastique
Dans son atelier de Lunel, le jeune ingénieur donne ensuite une seconde vie à ces déchets qu’il a récupérés. Une fois lavé, le plastique est transformé en copaux. Ensuite, il est fondu et coloré pour créer une monture 100 % recyclée. Avec son doctorat en chimie des polymères, Quentin est un expert en plastique.Mais pas question d'en produire. Avec son entreprise, il veut financer le recyclage : "Pour collecter ces déchets même au niveau des rivières, c’est assez coûteux et le but c’est de trouver une façon de financer cette collecte, et l’idée c’est d’utiliser la matière plastique que l’on récupère pour en faire un objet à haute valeur ajoutée, un objet utile et cet objet, j’y ai réfléchi un peu et je me suis tournée vers les lunettes.".
Des lunettes de soleil 100% écoresponsables
En quelques mois, il a créé 25 modèles, vendus entre 80 et 100 euros exclusivement sur internet. Avec le confinement les débuts sont difficiles : environ quinze paires vendues ce mois-ci. Mais cela n'inquiète pas Quentin, il reste très ambitieux : "pour l'avenir ce que j'aimerai c'est de faire grossir les deux volets de l'entreprise : la partie lunette et la partie recyclage et puis faire d’autres collectes nettoyer rivières en France d’abord et dans d’autres pays après."Grâce aux 40 kg de plastique recyclé, 2.000 paires de lunettes sont aujourd'hui en cours de fabrication.