Candillargues: quand les soucis des gros laboratoires font le bonheur des petits

1000 produits cosmétiques dans le collimateur de L’UFC-Que Choisir ! L'assocation met en garde les consommateurs contre 23 substances interdites dans ces produits fabriqués par la grande distribution. Une contre pub profitable aux petits laboratoires bio de la région. Exemple à Candillargues.

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L'UFC-Que Choisir, association de défense des consommateurs a publié, mercredi 7 juin, une liste actualisée de plus de 1 000 cosmétiques contenant des substances jugées "indésirables". L'association dit avoir repéré des composants interdits dans 23 produits, dont elle réclame le retrait immédiat.

Certaines crèmes de soins, shampoing anti poux ou produit de maquillage contiennent des substances « rigoureusement interdites » qui sont pourtant en vente sur le marché. La plupart de ces produits suspects sont fabriqués par la grande distribution ou de les grandes marques bien connues.

Ce secteur est pourtant régulièrement contrôlé.


Comment ces infractions à la réglementation ont-elles pu passer entre les mailles du filet ? 


Chez Phytofrance, à Candillargues dans l'Hérault, on n'est guère étonné. Selon Claudine LUU, qui a fondé le laboratoire il y a 30 ans, les grandes marques et les grands labos ont toujours été moins contrôlés que les petits. On serait moins regardant avec la grande distribution.

Cette entreprise familiale figure pas dans la longue liste des marques épinglées par L'UFC "Que choisir". Ce laboratoire pharmaceutique héraultais, qui possède une filiale diététique et cosmétique sur le même site, fabrique principalement des compléments alimentaires et des huiles essentielles avec des plantes cultivées en partie sur ses propres terres, à Candillargues.

Le laboratoire, pour son activité de distribution en gros de plantes médicinales, est soumis aux même règles que celles qui régissent la pharmacie.

Leur gamme de produits bio était en sursis jusqu'à ces dernières années. Mais depuis un an, l'entreprise a décidé de développer et renforcer son secteur cosmétiques bio, même si en ce domaine les contrôles européens sont devenus plus féroces.


La revanche

En fait, depuis que le vent du bio s'est mis à souffler en France, le petit magasin d'usine adossé au laboratoire ne désemplit pas. Le téléphone sonne sans arrêt.

Claudine Luu, pharmacienne et herboriste dans l'âme, donne des conseils à la clientèle et réponds aux innombrables questions sur les vertus et la bienfaits des plantes. Docteur d'Etat ès Sciences, elle est une spécialiste des plantes médicinales et de leur utilisation dans les diverses thérapeutiques qui les utilisent.

De nos jours, les gens consomment de plus en plus de bio, que ce soit pour s'alimenter ou se soigner.  Grâce à ce changement de comportement, la famille Luu tient un peu sa revanche.

Par le passé, beaucoup se sont moqués de leur passion pour les plantes et leur utilisation naturelle. Aujourd'hui, les propositions de rachat de l'entreprise par la concurrence affluent.

Mère et fils font désormais travailler près d'une cinquantaine de personnes. Leur société figure parmi les plus gros employeurs de la communauté de commune de l'Etang de L'or.

Le laboratoire Phytofrance, installé à Candillargues dans l'Hérault depuis 1981, va développer sa gamme de produits cosmétiques bio. Le vent du bio fait fructifier cette entreprise familiale qui emploie désormais près de 50 personnes. ©F3Occitanie

 

23 produits "hors la loi"
Au total, 17 marques sont épinglées par l'UFC-Que Choisir. Parmi les plus connues du grand public figurent L'Oréal Men Expert, avec un anti-cernes, ou Vivelle Dop avec un gel coiffant. L'association cite également des produits Byphasse, Maria Galland, Evoluderm, Jouvence, Lovea, Ors, Organic root stimulator, New Organic, Aunt Jackie's, Dark & Lovely, ApHogee, Phyto Specific, Fair&White, Mavill et Soleil noir.

Que contiennent-ils ?

La plupart de ces 23 produits sont cités pour la présence de MIT. Trois lettres pour nommer la méthylisothiazolinone. Il s'agit d'un conservateur cosmétique qui peut être allergisant. "Le risque de réactions allergiques est décuplé du fait du contact prolongé avec la peau" avec ces produits, précise UFC-Que Choisir. Et cette réaction allergique peut être très handicapante "car une fois que l'on est allergique, on est 'privé' de nombreux produits, et pas seulement des cosmétiques", explique Santé magazine : "Par exemple, on devient allergique à toutes les peintures à l'eau utilisées dans les bâtiments car elles contiennent de la MIT."

La MIT a été interdite par une modification du règlement européen publiée au Journal officiel en juillet 2016. L'application de cette interdiction est entrée en vigueur en février 2017. La MIT est interdite dans les produits non rincés : crème, gel pour les cheveux, lait corporel... Elle reste autorisée dans les produits rincés (shampoing, gel douche).

Par ailleurs, deux des produits – un fond de teint poudre minérale de Maria Galland et un soin de la peau Fair&White – sont cités pour la présence d'isobutylparaben. Cet agent conservateur est interdit depuis 2014 par l'Union européenne car il s'agit d'un perturbateur endocrinien.

Que répondent les marques épinglées ?

Les marques incriminées par l'association de défense des consommateurs plaident la bonne foi et mettent en cause la chaîne de distribution. Le PDG de Biocos, qui produit les trois crèmes solaires de Lovea mises en cause, s'étonne du résultat de l'étude d'UFC-Que Choisir. Interrogé par franceinfo, Frédéric Grange explique que "35 produits ont été reformulés pour être totalement conformes à la législation", ajoutant que "cela nécessite beaucoup d'investissements". "En fin de saison, on a repris nos produits, donc je me demande comment ils ont pu tomber sur une crème de l'année dernière. Peut-être un plagiste négligeant qui ne nous aurait pas renvoyé les produits ?", s'interroge le PDG de Biocos.

Même son de cloche chez L'Oréal. "Le gel coiffant Vivelle Dop et la bille pour les yeux l’Oréal Men Expert cités dans l’étude UFC-Que Choisir sont des formules anciennes dont la commercialisation a été stoppée plusieurs mois avant la date d’interdiction de l’utilisation de la MIT dans les produits cosmétiques non rincés", déclare une porte-parole de la marque à franceinfo. Les nouvelles formules de remplacement correspondant à ces références commerciales ne contiennent pas de MIT."

Concernant la présence d'isobutylparaben, interdit depuis 2014, Fair&White estime aussi qu'il doit s'agir de "vieux stocks". "C'est ennuyeux car nous avons fait reformuler nos produits et on a proposé à nos clients de les échanger ou de les rembourser", explique la marque. Fair&White déplore la "mauvaise publicité" créée par "un des acteurs de la chaîne de distribution".

Source Francetvinfo

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