Ce sont des bénévoles de l'association "Au secours des 4 pattes" qui ont découvert le charnier dans un hangar du refuge situé à Lunel, dans l'Hérault. A l'intérieur, plus d'une dizaine de cadavres et squelettes d'animaux. Le gérant répond aux questions de France 3.
C'est le refuge animalier de l'horreur. Et il a fallu la plainte d'un bénévole et de la SPA de Nîmes pour découvrir un véritable charnier dans un hangar du refuge "Au secours des 4 pattes" de Lunel.
Lors de l'intervention des gendarmes, lundi 22 novembre, ils ont découverts des cadavres de chiens, de chèvres et de moutons. Certains animaux à l'état de squelette étaient toujours enchaînés et attachés au mur.
VOIR notre reportage au refuge de Lunel.
D'autres animaux toujours en vie, une trentaine, mais victimes de maltraitance et en grande faiblesse physique ont été secourus, pris en charge et même évacués du refuge.
Mardi, nous avons rencontré le gérant du refuge et des bénévoles. Ils témoignent.
Le gérant : "j'ai été débordé par l'afflux d'animaux"
L'homme souhaite rester anonyme.
France 3 : Comment avez-vous pu en arriver là ? Avez-vous demandé de l’aide ?
J’ai essayé de prendre plus de bénévoles, d’avoir plus de monde, mais ça ne suffisait pas. Les chiens arrivaient, il fallait les caser, trouver des familles d’accueil. Comment réagissez-vous à cette perquisition ?
C’est pas facile. Si la bénévole qui a porté plainte m’en avait parlé, qu’on avait pris une décision ensemble, cela aurait été plus logique.
Comment expliquer cette situation dramatique ?
Oui il y a des animaux qui sont morts, effectivement. Les animaux, ça meurt. On ne peut pas être au chevet de tous les animaux constamment. On a été débordé. Plein de chèvres sont arrivées. Les gens prennent des chèvres et puis ils… On en a eu jeté par-dessus le portail, on en a eu de partout, donc voilà.
Vous ne pouviez pas refuser ces animaux ?
Quand on vous les jette en pleine nuit par-dessus le portail, vous refusez à qui ? Je vais pas la remettre sur la route… Le soir, je les enfermais dans le hangar. Ils sont morts, je les ai cachés dans le hangar… Et c’est vrai que j’ai pas eu le temps de les enterrer.
Vous comptiez les enterrer ?
Bien sûr, mais en plein mois de juillet, quand la terre est dure, vous savez…
Cette situation dure depuis combien de temps ?
Plusieurs mois.
Les réactions des bénévoles
Des justifications que les bénévoles du refuge ne comprennent pas. Le gérant ne leur a jamais demandé d'aide supplémentaire et il leur interdisait l'accès au hangar.
Anaïs, bénévole qui a déposé plainte à la gendarmerie pour actes de cruauté sur des animaux : "je savais qu'il mettait des chiens là-bas quand ils aboyaient trop. Il nous le disait. On lui demandait où étaient passés les chiens, parce qu'on ne les voyait plus. Il nous disait tout le temps "ne vous inquiétez pas, ils ont été adoptés ou ils sont en famille d'accueil". Je le vis très mal, on s’en veut, je m’en veux de ne pas avoir découvert cela avant. Le gérant, c’est une personne que j’appréciais beaucoup. Quand je vois ce qu’il est capable de faire, j’ai un dégoût envers lui. Je veux qu’on lui retire tous ses animaux".
Dylan, bénévole qui a découvert le charnier : "On avait interdiction d'entrer dans le hangar. Mais on a découvert des ossements sur le terrain, alors on a voulu vérifier s’il y avait autre chose dans ce hangar. Du coup, en rentrant dedans, on s’est aperçu qu’il y avait plusieurs cadavres d'animaux. Ca m’a beaucoup choqué".
Alicia, bénévole depuis septembre : "Moi, je voyais bien que les chiens n'étaient pas nourris comme il fallait, les chevaux étaient hyper maigres, les chiens, les chats, toutes les bêtes étaient dans la boue. Tout était souillé, quand on les sortait, on voyait qu’ils avaient la diarrhée. On interpellait le gérant, il disait “oui, je m’en occuperais” Mais il n'y avait rien de fait. Quel drame !".