Filière djihadiste de Lunel : un seul prévenu rejugé en appel

Sur les cinq hommes jugés l'an dernier pour association de malfaiteurs terroristes, un seul, Saad Benfilalia, relaxé en première instance est rejugé à Paris. Ali Abdoumi, qui avait écopé de sept ans pour s'être rendu en Syrie avec deux de ses filles a finalement renoncé à l'appel.

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Saad Benfilalia , l'un des cinq prévenus jugés en avril 2018 pour la filière djihadiste de Lunel comparaît à nouveau devant le tribunal, en appel cette fois à Paris.
Ali Abdoumi 48 ans  qui se dit non musulman,  et a nié pendant l'enquête être parti pour la Syrie devait comparaître également mais il a annoncé en début d'audience qu'il renonçait à faire appel.
Condamné à sept ans en première instance, il devrait sortir de prison en fin d'année.
Quant à Saad Belfilalia, dont le frère Abdelkarim a lui aussi été tué, il est soupçonné d'avoir convoyé sa belle-soeur à l'aéroport et de lui avoir transmis 190 euros - il sera aussi jugé pour financement du terrorisme.

Quatre condamnations et une relaxe en première instance

 En première instance, les cinq prévenus étaient accusés d’« association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes terroristes » ou de « financement d’une entreprise terroriste ». Quatre d’entre eux avaient été condamnés à des peines allant jusqu’à sept ans de prison. Le cinquième,  Saad Benfilalia avait été relaxé. Le parquet ayant fait appel de cette relaxe, il se présentera à nouveau cet après-midi devant les juges. Ali Abdoumi avait lui-même fait appel de sa condamnation à sept ans avant de changer d'avis aujourd'hui.
L'arrêt de la cour d'appel devrait être rendu dans une quinzaine de jours.

Relaxe en appel ?

Joint au téléphone, l'avocat de Saad Benfilalia, Joseph Hazan espère "une seconde relaxe pour son client, car les motivations du premier jugement reflètent bien l'absence de rôle actif dans les faits qui lui sont reprochés".
Le tribunal correctionnel de Paris a considéré que deux d’entre eux, par leurs discours et leur diffusion de la propagande de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), avaient encouragé les départs en Syrie. Ces deux hommes, Hamza Mosli et Jawad Salih, avaient été condamnés respectivement à sept et cinq ans.

Interpellés en janvier 2015

Agés de 30 ans à 48 ans, les cinq prévenus, Hamza Mosli, Adil Barki, Jawad Salih, Ali Abdoumi et Saad Belfilalia, vivaient à Lunel (26 000 habitants), qui a fourni une vingtaine de recrues à l’organisation Etat islamique (EI). Ils avaient tous été interpellés fin janvier 2015.

En Syrie avec ses enfants

Deux d’entre eux avaient été accusés d’être partis en Syrie : Adil Barki et Ali Abdoumi. Barki, 39 ans, n’a passé que quelques semaines au Jaysh Mohamed, où il aurait été cantonné aux tâches ménagères en raison de violentes crises de panique. Abdoumi, qui a nié, était parti en Syrie avec deux de ses filles.

Assises religieuses à Lunel

Les trois autres, Hamza Mosli, Jawad Salih et Saad Belfilalia n’ont pas quitté Lunel. Mosli, dont deux frères ont été tués en Syrie, était considéré par l’accusation comme « un personnage central » dans le groupe, soupçonné d’avoir joué un rôle de relais avec la Syrie. Devant les enquêteurs, il avait contesté toute activité de recruteur. Jawad Salih était accusé d’avoir incité au djihad en animant des « assises religieuses » en ville.
Quant à Saad Belfilalia, dont le frère Abdelkarim a lui aussi été tué, il est soupçonné d’avoir convoyé sa belle-sœur à l’aéroport et de lui avoir transmis 190 euros ; il avait donc lui aussi été jugé pour financement du terrorisme, comme Mosli.

Les conditions d'une émulation djihadiste collective selon les juges

Le groupe de Lunel « a créé les conditions d’une émulation djihadiste collective », selon les juges qui avaient instruit l’affaire. L’enquête est centrée sur l’un des principaux recruteurs français, Mourad Fares, dont le lien avec Lunel est toutefois ténu – par le biais de contacts d’un de ses proches avec Hamza Mosli. Il a également été mis en examen et écroué dans cette procédure.
Réquisitions : 18 mois avec sursis
18 mois de sursis ont été requis par le ministère public à l'encontre Ali Abdoumi, qui avait été relaxé en 1ère instance. Son avocat a plaidé la relaxe. L'arrêt de la cour d'appel sera rendu le 22 mars.
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