Cinq hommes au tribunal, l'ombre des morts et des absents : pour la première fois la filière jihadiste de Lunel, petite ville de l'Hérault qui avait vu une vingtaine de ses jeunes partir pour le jihad en Syrie, est au centre d'un procès qui s'ouvre jeudi à Paris.
Cinq hommes seulement sont donc jugés, jusqu'au 11 avril, pour association de malfaiteurs terroriste par la 16ème chambre correctionnelle. Âgés de 29 à 47 ans, ils avaient été interpellés fin janvier 2015.
Cinq hommes seulement sont donc jugés, jusqu'au 11 avril, pour association de malfaiteurs terroriste par la 16ème chambre correctionnelle. Âgés de 29 à 47 ans, ils avaient été interpellés fin janvier 2015. Avec Z. Soullami
Deux d'entre eux sont accusés d'être partis en Syrie : Adil Barki et Ali Abdoumi. Barki, 39 ans, n'avait passé que quelques semaines au Jaysh Mohamed, où il aurait été cantonné aux tâches ménagères en raison de violentes crises de panique. Abdoumi, qui à 47 ans fait figure d'ancien et se dit non musulman, a nié pendant l'enquête être parti pour la Syrie.
Les trois autres prévenus, Hamza Mosli, lui aussi détenu, et Jawad S. et Saad B., (sous contrôle judiciaire) n'ont pas quitté Lunel. Mosli, dont deux frères ont été tués en Syrie, est considéré par l'accusation comme "un personnage central" dans le groupe, soupçonné d'avoir joué un rôle de relais avec la Syrie. Devant les enquêteurs, il a contesté toute activité de recruteur. Jawad S. est accusé d'avoir incité au jihad en animant des "assises religieuses" en ville. Quant à Saad B., dont le frère Abdelkarim a lui aussi été tué, il est soupçonné d'avoir convoyé sa belle-soeur à l'aéroport et de lui avoir transmis 190 euros - il sera aussi jugé pour financement du terrorisme, comme Mosli.
Les conditions d'une émulation jihadiste collective
Le groupe de Lunel "a créé les conditions d'une émulation jihadiste collective", selon les juges qui ont instruit l'affaire.
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