Affaire Carla : Gaëtan condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis

Le délibéré est finalement identique au jugement du premier procès, soit 5 ans de prison dont 2 avec sursis alors que le parquet avait requis 8 ans.

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Les parents de Carla sont effondrés.
Le parquet général a indiqué qu'il se pourvoyait en cassation.


Un jugement qui confirme celui du premier procès

Gaëtan, adolescent de 17 ans a été condamné vendredi à cinq ans de prison dont deux avec sursis par la chambre spéciale des mineurs de la cour d'appel de Montpellier, qui n'a pas retenu la préméditation, pour avoir frappé à mort Carla, une adolescente de 13 ans, devant son collège à Florensac dans l'Hérault en 2011.

"Je ne trouve pas les mots! On nous fait vivre toutes ces épreuves pour en arriver là. Si la justice c'est ça...", a commenté abasourdi Sébastien Figuéra, le père de la victime.


La cour, qui n'a pas délivré de mandat d'arrêt à l'audience et laissé le garçon dans un centre éducatif, a ainsi confirmé le jugement de première instance du tribunal pour enfants de Béziers rendu le 13 février, alors que le parquet général avait requis huit ans de prison.

Arrivé au tribunal avec deux éducateurs, l'adolescent, polo à manches longues gris, jean et basket, est resté tête basse pendant toute la lecture publique de la décision contrairement à l'audience qui avait été à huis clos total début mai.
Dans un long arrêt, la présidente de la cour Catherine Kostantinovich a écarté la thèse de la préméditation retenue par l'instruction et le parquet et reconnu l'adolescent coupable de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Après les faits, l'adolescent avait envoyé un texto à sa mère dans lequel il avait écrit: +Je ne risque rien je suis mineur".

C'est "un déni de justice" pour l'avocat des parents de la victime

"C'est un déni de justice. La cour n'a pas entendu la peine des parents. Elle nous donne une leçon de droit, de morale en rappelant qu'aucune condamnation ne peut soulager la peine de la perte d'un enfant", a déploré Me Luc Abratkiewicz, avocat des parents.
Pour sa part, Anne Rouquet la maman, a déclaré en larmes: "Ça veut dire que tous les jeunes n'ont rien à craindre et qu'ils ne sont pas punis. Alors allez-y les jeunes! Faites n'importe quoi! vous n'avez rien à craindre!".


Dans sa décision, la présidente a essayé de faire oeuvre de pédagogie, expliquant point par point pourquoi la préméditation ne pouvait être retenue et sur quel critère le quantum de la peine avait été choisi.
Sur la préméditation, Mme Kostantinovich a ainsi relevé qu'il n'y a "pas eu de dessein murement réfléchi". "Au contraire, la rapidité et la violence de l'action ont surpris les témoins", a-t-elle constaté, estimant ainsi que le "caractère irraisonné des faits est établi".

En ce sens, aux yeux de la cour, le texto envoyé par l'adolescent quelques minutes avant le drame ("Mama, si jvoi les file la jcroi jles enter dvt lclg"/si je vois les filles, je crois que je les enterre devant le collège, NDLR) ne démontre pas la préméditation car il renvoie "à toutes les filles et pas uniquement à Carla".

C'est un jeune "irréprochable depuis les faits" confirme la présidente

Quant aux craintes de la victime d'être agressée alors qu'elle était en conflit avec la soeur du prévenu, lui-même très en colère, toujours selon la magistrate, elles "étaient diffuses". "Les craintes et la colère sont insuffisantes pour caractériser la préméditation", a-t-elle souligné.
Sur la condamnation, le présidente s'est justifiée en indiquant que la peine des parents n'était pas le seul critère mais qu'il fallait aussi tenir compte du trouble social, de la personnalité du prévenu "qui a souffert d'un abandon paternel", l'atténuation de sa responsabilité en raison de son âge (loi de 1945 sur la protection des mineurs) et la nécessité de l'insérer dans la société.
"Depuis les faits, qu'il a toujours reconnus, sauf la préméditation, il est irréprochable. Ses aveux sont reconnus sincères par la cour même s'ils ne peuvent être légitimement entendus par les parents de la victime", a ajouté la présidente.
Le 20 juin 2011, l'adolescent très en colère avait attendu Carla à la sortie du collège de Florensac et l'avait frappée à plusieurs reprises.
Selon le rapport du médecin légiste, la collégienne a succombé à une hémorragie interne consécutive à un uppercut suivi d'un crochet au visage infligé par le garçon, champion régional de boxe.

L'agression de Carla semble avoir pour origine une rivalité amoureuse entre la soeur de l'adolescent et la victime, qui aurait dérapé sur Facebook.
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