Affaire Carla : le jugement en appel du meurtrier présumé attendu vendredi

Un adolescent soupçonné d'avoir frappé à mort Carla, âgée de 13 ans, à Florensac dans l'Hérault en 2011, sera fixé sur son sort vendredi par la chambre spéciale des mineurs de la cour d'appel de Montpellier. En première instance, il a été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis.

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8 ans de prison requis en appel contre le meurtrier présumé

Lors de l'audience à huis clos le 30 mai, le parquet général avait requis une peine de huit ans de prison contre ce garçon, âgé de 16 ans au moment des faits, retenant comme le procureur lors du premier procès, la thèse de la préméditation.
Le parquet de Béziers avait fait appel du premier jugement, sans mandat de dépôt, du 13 février.

"La mort de Carla était une tragédie. Aujourd'hui, c'est une catastrophe judiciaire", avait alors commenté Me Luc Abratkiewicz, l'avocat des parents, déplorant le refus des juges de ne pas retenir la préméditation alors que l'instruction "a démontré, explique-t-il à l'AFP, qu'il voulait en découdre et taper la gamine".

Après un an de détention, l'adolescent se trouve toujours dans un centre fermé dans les Pyrénées.
"L'audience a été dure pour les parents mais ils ont été réconfortés par des réquisitions justes, dignes mais fermes", avait déclaré Me Luc Abratkiewicz, à l'issue de l'audience en appel.
L'adolescent encourt jusqu'à dix ans de prison.

Un jugement pour le "le symbole de la peine"

"La peine est symbolique. Les parents attendent une condamnation conforme à ce qui s'est passé", souligne l'avocat qui s'était félicité que l'audience en appel tourne autour d'un thème, la préméditation de la part du garçon qui a reconnu avoir agi sous l'effet de la colère.
A l'appui de cette hypothèse, retenue par le juge d'instruction, des textos notamment, comme celui que l'adolescent a envoyé à sa petite amie douze minutes avant de frapper Carla: "Mama, si jvoi les file la jcroi jles enter dvt lclg" (si je vois les filles, je crois que je les enterre devant le collège, NDLR).

Après les faits, il en avait envoyé un autre à sa mère disant +je ne risque rien je suis mineur+", avait rappelé Me Abratkiewicz avant le procès de Béziers.
L'avocat de la défense, Me Josy Jean Bousquet, a expliqué que son client qui n'avait pas su s'exprimer en première instance, a fait des progrès et a essayé de s'expliquer après avoir beaucoup travaillé avec ses éducateurs.
"Il n'y a pas besoin de rajouter une préméditation un peu douteuse", a répété le défenseur comme il le fait depuis le début de l'affaire.

Une agression très violente devant le collège

Le 20 juin 2011, l'adolescent avait attendu Carla à la sortie du collège de Florensac et l'avait frappée à plusieurs reprises
Selon le rapport du médecin légiste, la collégienne a succombé à une hémorragie interne consécutive à un uppercut suivi d'un crochet au visage infligé par l'adolescent qui pratiquait la boxe depuis deux ans.
L'agression de Carla semble avoir pour origine une rivalité amoureuse entre la soeur de l'adolescent et la victime, qui aurait dérapé sur Facebook. Mais tout aurait dû rentrer dans l'ordre, la collégienne s'étant même excusée, comme l'a montré l'instruction.

L'agression s'est passée très vite. En quelques secondes, le garçon, champion de boxe du Languedoc-Roussillon avec huit victoires en autant de combats, a reconnu avoir donné deux coups de poing. Certains témoins ont parlé de quatre.
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