Nikola Karabatic a dénoncé lundi une "manipulation de l'opinion publique", après avoir été entendu pendant moins d'une heure par les juges d'instruction chargés de l'affaire des soupçons de paris truqués du match Cesson-Montpellier, le 12 mai 2012.
Interrogé par les journalistes à sa sortie du bureau des juges à Montpellier, le joueur, qui a déjà été entendu deux fois auparavant, a expliqué qu'on lui avait posé les mêmes questions, notamment celle portant sur la présence de sa compagne Géraldine Pillet à ses côtés le jour des paris, une affirmation mise en cause par un rapport de police dévoilé par la presse.
Géraldine Pillet affirme, depuis le début de l'affaire, que c'est elle qui a utilisé le téléphone de Nikola pour les paris, mais une analyse technique montre que les deux téléphones ont déclenché des bornes distinctes.
"Mes avocats ont démontré aux juges que c'était tout à fait faux. Que cette information était faite pour manipuler l'opinion publique", a déploré le joueur, expliquant que ses avocats avaient apporté des "éléments techniques" démontrant qu'il était bien avec sa compagne le jour des paris.
"Un téléphone en zone urbaine peut déclencher 22 bornes différentes", a expliqué son avocat, Me Jean-Robert Phung.
Arrivé à 9h30 au tribunal, Nikola Karabatic a été entendu pendant environ quarante-cinq minutes. Son frère Luka, qui l'avait précédé à 8h30, a été interrogé pendant une durée similaire.
Géraldine Pillet était, elle, entendue lundi en fin de matinée alors que Jennifer Priez, compagne de Luka, était attendue pour le début d'après-midi.
"Je suis content, je vais en équipe de France", a lancé Nikola Karabatic en quittant le tribunal.
Les deux frères ont ensuite pris la route de Paris pour rejoindre l'équipe de France qui doit disputer un match en Lituanie.
Les avocats en contre-attaque
"Leurs rodomontades ne m'impressionnent pas. Nous irons au non-lieu ou à la relaxe", a affirmé Me Phung, pour qui il faudra un jour que la police "justifie" devant "le ministère de l'Intérieur et la Chancellerie tout l'argent dépensé" pour une affaire relevant "du disciplinaire" et ne concernant "pas tous les joueurs".Pour Me Phung, "les juges sont authentiquement et honnêtement ennuyés de la suite à donner. Ils connaissent la fragilité de leur dossier. Mais on leur dit peut-être derrière d'aller au bout car on est allé trop loin", a-t-il dit.
"Il n'y a rien de neuf. Il (Luka) a répété ce qu'il avait déjà dit, à savoir qu'il reconnaît avoir parié et qu'il n'en est pas fier", a dit l'avocat de Luka Karabatic, Me Mickaël Corbier. Lui aussi entendu 45 minutes, ce lundi matin, par les juges.