La star du handball français Nikola Karabatic, et son frère Luka, sont arrivés, ce lundi matin, au tribunal de Montpellier pour être entendus par le juge d'instruction dans l'affaire des soupçons de paris frauduleux à l'occasion du match entre Cesson et Montpellier le 12 mai 2012.
Leurs compagnes Géraldine Pillet et Jennifer Priez sont également convoquées ce lundi par le magistrat instructeur.
Le gardien montpelliérain Mickaël Robin et son ex-compagne Sandra, placés fin mai en garde à vue, sont eux attendus mercredi par le même juge Thomas Meindl.
Au menu de ce nouveau rendez-vous, les nouveaux éléments apportés par les enquêteurs de la Brigade des jeux de la Direction centrale de la police judiciaire
- Un rapport dans lequel, selon une source proche du dossier, les téléphones mobiles de Nikola Karabatic et Géraldine Pillet ont émis le jour des paris d'une zone de couverture distincte.
- Or, depuis le début de l'affaire en octobre 2012, Géraldine Pillet endosse toute la responsabilité et affirme avoir utilisé le téléphone de la star du handball français.
- Avec Mickaël Robin et Sandra, il sera question de SMS. Ceux envoyés par l'ex-compagne la veille de la rencontre. Ils démontrent à minima que le joueur était au courant de la cote du score à la mi-temps et de l'existence de paris. Il y a aussi des échanges de textos le jour du match, vers 9h30, au moment du top départ des paris suspects, selon une source proche du dossier.
"Carences volontaires du niveau de jeu"
Troisième thème et non des moindres, le pré-rapport d'expertise de Pierre Sallet.
Ce spécialiste a étudié le comportement des joueurs pendant le match perdu (31-28) par Montpellier Agglomération Handball(MAHB) et a conclu à "des carences volontaires du niveau de jeu", sauf de la part du capitaine Michaël Guigou.
Les frères Karabatic n'étaient pas sur le terrain. Ce n'est pas le cas de Robin, dont la performance est mise en cause (35% de tirs arrêtés).
"Mon client n'a rien à se reprocher. Il n'a pas parié. Sa prestation? Ce sont des considérations techniques, il s'en expliquera", a répondu son avocat Me Marc Gallix.
Pour les avocats de la défense, ce nouveau tour de piste judiciaire n'altère d'ailleurs pas la ligne de défense. Nikola Karabatic comme Mickaël Robin campent ainsi sur leur ni-ni: ni parié ni trucage. Luka, lui, admet seulement avoir parié.
"C'est l'ultime turbulence. Les paris ne posent plus de difficultés et le truquage reste dans toute son incertitude", affirme Me Jean-Robert Phung, défenseur des Karabatic, rappelant qu'on reproche à Luka et Nikola d'avoir influencé un match qu'ils "n'ont pas joué".
"Les joueurs mentent"
Quant au problème de géolocalisation des téléphones, selon lui, il n'existe pas. Et il dit pouvoir le démontrer fadette à l'appui. "Les informations publiées dans la presse, c'est la technique de chasse la plus primaire: faire du bruit pour faire envoler les perdreaux", lance l'avocat.
Des versions qui n'indiffèrent pas les enquêteurs. "Les joueurs mentent. C'est leur choix. Mais dans ce dossier, ils sont ficelés comme un rôti", relève l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat.
Dans cette affaire, treize personnes, soupçonnées d'avoir parié quelque 88.000 euros sur le score à la mi-temps (12-15) du match ont été mises en examen pour escroquerie ou complicité d'escroquerie, dont sept joueurs de Montpellier.
Cinq d'entre eux ont quitté le club, parmi lesquels Luka Karabatic qui a rejoint Aix-en-Provence et surtout l'emblématique Nikola qui après un passage de cinq mois à Aix-en-Provence vient de signer au FC Barcelone.
"Le club est couvert pour tout ce qui pourrait se passer sur le plan judiciaire avec le joueur", a précisé Eduard Coll, responsable de la section handball du club catalan au lendemain de l'accord, sans donner de détail.