Affaire des gendarmes "gros bras" : 10 mois de prison avec sursis requis contre les 2 militaires

Le tribunal correctionnel de Montpellier a également requis 18 mois de prison avec sursis contre le concessionnaire automobile. Le jugement a été mis en délibéré au 16 janvier.

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10 mois de prison avec sursis ont été requis mercredi devant le tribunal correctionnel de Montpellier contre deux gendarmes de la Section de recherches de Montpellier, soupçonnés d'avoir joué les gros bras pour extorquer 4 démissions de salariés d'un garage automobile du Crès.

18 mois de prison avec sursis ont été demandés contre le garagiste Eric Capel, 46 ans, par le procureur de la République Jacques-Philippe Redon qui a fait part de son "amertume" de voir sur le banc des prévenus, ces "gendarmes de la SR" contre lesquels il a également réclamé une interdiction d'exercer pendant cinq ans.

Jean-Robert Phung l'avocat des trois prévenus a lui plaidé pour un supplément d'information après "une procédure TGV" au cours de laquelle de "nombreux actes élémentaires n'ont pas été effectués". Et de prendre l'exemple de l'analyse de 1.628 communications téléphoniques recensées entre Gaignard et Capel en un an, peut-être simplement des SMS.

Le jugement a été mis en délibéré au 16 janvier.


Retour sur les moments forts de l'audience

Selon les quatre salariés, leur patron a utilisé ses amis gendarmes, Rodolphe Duval, 39 ans, et Jérôme Gaignard, 44 ans, aux dossiers impressionnants et sans tache jusque-là mais suspendus de leurs fonctions, pour obtenir leur démission.

"+On va s'occuper de votre cas. La démission, c'est mieux pour vous!, sinon tu vas manger!+, ont-ils dit", a raconté un ex-salarié à l'origine de la plainte,
un mois après avoir signé sa lettre.
Les "gendarmes d'élite", comme les a qualifiés le président du tribunal Philippe De Guardia, ont nié les faits. Dans trois des quatre cas, ils ont assuré n'avoir pas été présents et dans le quatrième, Jérôme Gaignard a reconnu une présence "de prévention" et pédagogique, à la demande de son copain persuadé que son salarié préparait une escroquerie parce qu'il envisageait d'aller travailler à l'étranger.
"Votre simple présence, comme gendarme, même sans un mot, n'était-elle pas déjà une pression?", a demandé le président au chef Gaignard, qui a répondu en rappelant ses 25 ans de bons et loyaux services.

Les gendarmes, également incriminés pour avoir détourné des informations personnelles dans des fichiers, ont insinué que les parties civiles pouvaient mentir, ce qui leur permettrait, comme l'a aussi fait remarquer le président à l'ouverture de l'audience, d' "améliorer leur dossier prudhommal" s'ils gagnaient le procès.
"J'ai recensé 120 ruptures de contrat de travail entre 2009 et 2011 et vous reconnaissez, (durant) la même période, entre zéro et dix licenciements", s'est étonné le président à propos de cette entreprise qui ne s'est jamais embarrassée de fioritures et avait déjà, par exemple, récupéré le véhicule de fonction de son employé sur son parking lorsqu'il était malade et conforté ce dernier dans l'idée que ladite voiture avait été volée.
"Le problème, c'est que vous refusez le licenciement parce que ça prend du temps et que ça risque de coûter cher, surtout lorsqu'un salarié a une dizaine d'années d'ancienneté", a relevé le président, surpris du manque de preuve sur les malversations dont le concessionnaire soupçonnait ses employés.
"Ne vous êtes-vous pas monté un film"?, a questionné le magistrat au concessionnaire.
"Non", a répondu, Eric Capel, "on sentait qu'il allait se passer quelque chose".
"Pensez-vous qu'un gendarme soit à sa place lors d'une réunion entre un employeur et un salarié, fût-il soupçonné de malversation? Et en quoi cette escroquerie vous concernait? S'il termine en prison, peu vous chaut", a repris le président. "Je voulais leur regard pro", a ajouté M. Capel.
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