Déclaré en cessation de paiement depuis le 14 novembre, la Marseillaise, publiée en Languedoc-Roussillon sous le titre "L'Hérault du Jour", emploie 30 personnes dans la région. Des salariés inquiets mais pas résignés. Nos journalistes les ont rencontrés.

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A l'agence montpelliéraine de L'Hérault du Jour, l'heure est à l'inquiétude, mais pas à la résignation. Un sentiment que résume la journaliste Amélie Goursaud. En Languedoc-Roussillon, le journal (appelé La marseillaise ailleurs en France) emploie 32 salariés, dont 23 journalistes, répartis dans 5 agences du Gard et de l'Hérault. Après l'annonce, vendredi 14 novembre, de la cessation de paiement du quotidien et sa mise en redressement judiciaire, le pessimisme est de mise dans les rangs quant à l'avenir  des personnels et à celui du pluralisme de la presse en général.

Un journal issu de la Résistance

Car la Marseillaise, née dans la clandestinité en 1943, reste à ce jour l'un des derniers quotidiens indépendants financièrement. Le journal, historiquement ancré à gauche et longtemps proche du Parti Communiste Français, n'est adossé à aucun groupe de presse ou banquier. Mais il est aujourd'hui confronté à des pertes estimées entre 1 million et 1,5 million d'euros en 2014.

Baisse annoncée des effectifs

Interrogé, Jean-Louis Bousquet, PDG du journal, a précisé : "La crise économique, doublée d'une crise de la presse et d'une chute brutale de la publicité, nous contraint à cette démarche pour préserver la continuité de notre titre". Dans la foulée, il a annoncé "une baisse des effectifs qui ne peut pas être chiffrée pour le moment". Une baisse inéluctable, selon Annie Menras, chef d'agence du quotidien à Montpellier. Ce qui n'a pas manqué de susciter l'inquiétude parmi les quelque 213 employés du titre, comme l'ont constaté à Montpellier nos reporters Sandrine Navas et Christophe Monteil.

Inquiets mais combatifs : paroles de salariés montpelliérains de l'Hérault Du Jour/La Marseillaise après l'annonce de la cessation de paiement du quotidien.
Des syndicats combatifs
 
De leur côté, les syndicats se disent surpris par cette annonce. Jean-Marie Dinh, délégué SNJ-CGT, a ainsi déclaré : "La direction a cédé à une forme de précipitation qui nous surprend. Nous avons le sentiment qu'elle passe en force, au mépris du personnel. Elle ne nous a pas donné les informations que nous réclamons".Mais certains journalistes évoquent un récent plan de départs qui n'aurait pas permis d'éviter la situation actuelle. 

70 ans d'existence

Une assemblée générale devait se tenir ce lundi à 12 heures 30, tandis que Jean-Louis Bousquet en appelait de son côté aux lecteurs du quotidien, au monde politique et à d'éventuels partenaires qui restent à trouver, soulignant que "ce journal [avait] toujours vécu dans la difficulté".
L'Hérault du Jour/La Marseillaise vient de fêter ses 70 ans d'existence. Il est diffusé dans 6 départements dont l'Hérault et le Gard.

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