Nos confrères de Midi libre révélaient lundi l'interpellation d'un avocat nîmois suspecté de proxénétisme. Selon le parquet, cet avocat louait des appartements aux prostituées de l'avenue de Toulouse. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Un avocat nîmois a été arrêté le 11 avril pour proxénétisme. L'information a été révélée par nos confrères de Midi libre. Lors d'une conférence de presse, le procureur de Montpellier a indiqué que l'avocat était placé sous contrôle judiciaire. Il a été déféré mercredi à Montpellier en vue de sa mise en examen pour "aide directe ou indirecte au séjour irrégulier" et "proxénétisme".Le parquet a demandé une interdiction d'exercer et le barreau de Nîmes a trois mois pour statuer et rendre sa décision.
Avenue de Toulouse
Le parquet a confirmé son implication dans un réseau de prostitution installé sur l'avenue de Toulouse à Montpellier. Ce réseau concerne une douzaine de jeunes femmes d'origine nigériane.Sur les quatre appartements utilisés par les prostituées, trois étaient loués par l'avocat nîmois depuis deux ans et le quatrième appartient à son expert comptable. L'expert comptable a été entendu par les enquêteurs.
L'avocat avait dans un premier temps défendu une première personne interpellée dans ce dossier en février et soupçonnée d'être la "mère maquerelle", a ajouté le procureur adjoint.
Il a ensuite continué à se livrer à "une location extrêmement risquée dont il ne pouvait ignorer les conséquences", a déclaré M. Desjardins, précisant que l'avocat venait lui-même prélever les loyers en numéraire.
M. Desjardins a tenu à souligner le "rôle singulier" de cet avocat qui est poursuivi pour avoir loué via des sociétés civiles immobilières (SCI) trois appartements situés dans le centre de Montpellier dans lesquels huit prostituées nigérianes étaient logées mais n'exerçaient pas leur activité.
Avocat pénaliste
L'avocat suspecté est inscrit au barreau de Nîmes depuis 20 ans. Il est spécialisé dans les affaires pénales.L'enquête
Des perquisitions ont été menées dans les cabinets où il exerçait à Nîmes (Gard) et Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse).Un expert comptable qui gérait également des SCI a également été placé en garde à vue lundi.
C'est la police aux frontières (PAF) de l'Hérault et plus particulièrement sa brigade mobile de recherche qui avait été saisie de cette enquête depuis 2014, a précisé son directeur, le commissaire divisionnaire Laurent Siam.
Laurent Beaumel, Guy Spica et Juliette Mörch ont enquété.
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