Des chercheurs de Montpellier et Nancy dévoilent leurs travaux sur la truffe

Une vaste étude consacrée à la truffe devait être présentée, ce mardi, aux professionnels du secteur, ouvrant des perspectives pour la culture de ce trésor de la gastronomie, a expliqué à l'AFP le directeur de ces recherches.

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Ce projet Systruf, mené pendant quatre ans par des chercheurs à Nancy et Montpellier, visait à "mieux comprendre la truffe afin de produire plus", explique Marc-André Selosse, professeur au Museum national d'histoire naturelle de Paris, qui devait présenter ses conclusions au Pont du Gard.

Selon lui, ce travail de recherche fondamentale permet désormais de donner un sens à des pratiques empiriques connues, et devrait ouvrir la voie à des programmes de travaux appliqués.

Parmi les découvertes, celle du caractère "pionnier" de la truffe, qui se préfère dans les milieux perturbés, quand les arbres sont coupés. "Mais elle ne reste pas longtemps: si la forêt s'installe, elle laisse la place à d'autres champignons",
précise le chercheur. "La truffe, c'est l'éternelle jeunesse!"

Déjà les trufficulteurs, de façon traditionnelle, élaguent les bois, empêchent la forêt de mûrir. "Avec cette découverte, d'autres systèmes peuvent être développés pour améliorer la culture", fait valoir le scientifique.

"On a montré que la truffe colonisait plus les racines d'autres plantes que celles des arbres auxquelles elles sont attachées au départ", ajoute le spécialiste.



Deux caractéristiques ont également été mises en exergue

La nourriture de la truffe: le carbone qui l'alimente vient des plantes et non du sol.
Et sa conception: il faut "deux individus pour la concevoir (...) Il y a celle qui va donner le carbone, c'est un peu la maman, et celui qui va donner les gènes, c'est un peu le papa", résume le Pr Selosse, soulignant que la truffe fait ainsi partie "des ascomycètes".
En cela ce n'est "finalement qu'un champignon comme un autre".

La France compte quelque 50.000 trufficulteurs pour une production de 20 à 100 tonnes, dont, selon les années, environ 20% proviennent du boisement naturel et 80% de plantations d'arbres inoculés (chênes, noisetiers...).
La truffe génère un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros dans l'Hexagone, selon le chercheur.

Le projet Systruf a été subventionné par la Région Languedoc-Roussillon, l'État (800.000 euros), avec l'apport de la Fédération française des trufficulteurs.
Des demandes vont être adressées dans les prochains jours à l'Agence nationale de la recherche pour un nouveau budget. Il s'agit, indique le Pr Selosse, d'ouvrir un cycle d'étude sur la truffe et le changement climatique.
"La truffe a chaud et soif dans le sud et donc elle remonte vers le nord", constate-t-il.

Une vision moderne de la truffe et de son écologie

 

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