Aujourd'hui, aller faire ses courses est presque devenu un acte politique : en fonction du lieu où l'on achète sa nourriture, on soutient un système, des valeurs. Près de Montpellier, des militants écologistes ont décidé de boycotter complètement les hypermarchés.
Voilà des années qu'Alain Chapillon se déplace à vélo, mais depuis deux ans, il est monté d'un cran : ce représentant régional de l'association Greenpeace fait la plupart de ses courses à vélo. Il n'hésite pas à rouler des kilomètres pour venir de Grabels où il vit, jusqu'à la Biocoop du Crès. L'homme est allergique aux grandes surfaces.
Les raisons de ce boycott sont nombreuses : ce militant dénonce entres autres la pression qui subissent les producteurs de la part des géants de la consommation pour baisser les prix d'achat, le sur-emballage, pratique courante dans les grandes surfaces, la négligence totale par rapport à ce qu'on appelle "l'empreinte carbone" : par avion, par camion, les hyper font venir des produits de la terre entière et vendent des fruits en toutes saisons.
Voilà pourquoi Alain Chapillon refuse d'aller dans les grands centres commerciaux et fait ses courses exclusivement dans les Biocoop.
Ces magasins bio ne sont pour autant, pas toujours exemplaire : pour preuve, dans le magasin du Crès, on trouve des bananes du Ghana. Pas terrible pour la proximité !
Les responsables répondent qu'il faut bien répondre à la demande et que les exploitations africaines font partie du réseau de commerce équitable.
Néanmoins, l'enseigne fait des efforts dans d'autres domaines : voilà quatre ans par exemple, qu'elle recycle les déchets du rayon fruits et légumes. Le compost obtenu est ensuite donné aux clients.
Cette philosophie commerciale porte ses fruits. Malgré des prix souvent supérieurs à ceux des grandes surfaces, en dix ans, la biocoop du Crès, par exemple, a doublé de volume. Ses clients sont de plus en plus nombreux.
Reportage : I.Bris et J.Mörch
•
©F3LR