Coupes budgétaires dans les milieux culturels : Sète ferait-elle exception ?

Les coupes sévères dans les programmes culturels touchent toutes les villes de l'Hérault . A Béziers, Lodève ou Montpellier les programmes sont réduits et certains rendez-vous sont supprimés. Seule Sète se distingue en proposant huit festivals.

De Béziers à Lodève ou Montpellier, festivals et théâtres dans l'Hérault souffrent depuis des mois des coupes budgétaires entérinées par les collectivités territoriales, à l'exception notable de la ville de Sète.
Face à ces restrictions, le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) s'inquiète d'une "mise en friche" après "des années de développement exemplaire".

"On a dû revoir à la baisse. Le contexte est difficile": à Lodève, la maire socialiste Marie-Christine Bousquet a annulé le festival de poésie "Les voix de la Méditerranée" après la baisse de la dotation de l'Etat, de 1 million à 150.000 euros. Après 17 éditions.
Le coût (400.000 euros) était trop élevé. Pour moitié prix, Mme Bousquet, consciente de "l'importance des retombées économiques" des festivals, va créer "Résurgence", un festival des arts vivants (16-19 juillet).

Le Printemps des comédiens (10-28 juin) à Montpellier a réduit sa voilure en raison d'une baisse des rentrées du département de 160.000 euros. Résultat: une semaine et dix spectacles en moins.
Pour Montpellier danse (24 juin-9 juillet), la perte de 206.000 euros (métropole et région) sur les 3,19 millions d'euros de budget n'affectera pas le programme. En revanche, les événements périphériques voire la suite de la saison qui bénéficient des mêmes fonds seront touchés.
Talaat El Singaby, patron des Internationales de la guitare (26 septembre-17 octobre),a supprimé des événements gratuits et va augmenter les tarifs des spectacles pour amortir la suppression de 200.000 euros de la ville. M. El Singaby, qui avait soutenu l'adversaire du maire actuel aux dernières municipales, dénonce une "décision de tuer (...) irrationnelle" de la municipalité.
"J'ai dit que ce festival, nous l'arrêterions (...) Un audit a mis en cause la gouvernance", a rétorqué le maire DVG, Philippe Saurel.
Patron des 13 vents qu'il a rebaptisé "Humain trop humain", le metteur en scène de théâtre Rodrigo Garcia a également déploré la baisse de son financement.

"Nous sommes dans un budget contraint. Sa diminution (à lui) est très légère. M. Garcia est libre. S'il n'est pas bien à Montpellier,
il peut aller ailleurs", a réagi M. Saurel. "Si on compare notre investissement et notre soutien à la culture avec les autres métropoles françaises, nous sommes deuxième", assure le maire.
A Montpellier, Julien Bouffier (festival Hybrides) et Etienne Schwarcz (La Chapelle Gély), ont jeté l'éponge, disant ne pas comprendre l'attitude de M. Saurel.

Culture attaquée

A Béziers, les nouveaux conseillers départementaux proches de Robert Ménard, le maire soutenu par le FN, ont remis en cause l'existence du Théâtre sortieOuest, soutenu par le département. "A Béziers, la culture est attaquée", dénonce son directeur Jean Varela qui va perdre 150.000 euros (-10%).

A Villeneuve-les-Maguelone, le maire Noël Ségura (sans étiquette) a mis fin à une convention triennale avec le théâtre jeune public conventionné, ce qu'a dénoncé la présidente de l'association Françoise Chenu. Sète en revanche a fait le "choix politique" de ne pas toucher à la culture, malgré la baisse de la dotation de l'Etat.

L'exception sétoise

"Notre budget culturel représente près de 10% de notre budget total", note François Commeinhes, sénateur-maire UMP de cette ville - 45.000 habitants en hiver, plus de 100.000 en été - qui veut vendre "la culture" en plus "du soleil, de la plage et de la mer".
"C'est l'identité de la ville avec la présence à Sète de Combas, Soulages, Di Rosa, Jean Vilar, Paul Valéry, Brassens", ajoute l'élu. Une étude, qu'il avait commandée l'an passé, démontre qu'un euro investi dans les festivals rapporte 4 euros à la ville.

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H, Asaf Avidan, Yaël Naïm - sont attendus au Théâtre de la mer, une "scène magique".