Après une saison riche sur le plan sportif mais gâchée par des problèmes budgétaires, l'équipe de handball de Montpellier repart de l'avant avec une stabilité retrouvée mais des ambitions plus mesurées. Le MAHB se déplace à Istres, ce jeudi soir, pour sa reprise en Championnat.
2013-2014, la saison de tous les problèmes et des nombreux départs pour le MAHB
Retrait de deux points pour des raisons budgétaires, retard dans l'homologation des contrats de quatre de ses joueurs, déficit estimé à un million d'euros: l'exercice 2013-2014 avait failli virer au cauchemar pour le plus titré des club français.
Malgré ces difficultés liées à l'affaire des paris de mai 2012 et à des erreurs de gestion, le club avait terminé troisième de la D1, remporté la Coupe de la Ligue et atteint la finale de la Coupe EHF, le deuxième échelon européen.
Contraint d'alléger sa masse salariale, le MAHB a dû laisser partir quelques-uns de ses meilleurs éléments: le gardien des Bleus Thierry Omeyer, son partenaire de sélection William Accambray et l'arrière tunisien Wissem Hmam.
Pour rebondir et résorber une partie de son déficit, le club a aussi été contraint de revoir sa structure juridique. Il a ainsi ouvert son capital en créant une SAS (Société à actions simplifiées) pour attirer 17 investisseurs locaux.
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La filière slovène pour la relève
Le club aux 14 titres de champion de France n'a pas pour autant cassé sa tirelire lors du mercato. Pour remplacer Omeyer, les dirigeants du MAHB ont fait appel à l'expérimenté Venio Losert, 37 ans comme "Titi", et N.2 de la sélection croate.
Accambray a lui été remplacé par Borut Mackovsek, un jeune international venu de Slovénie, filière très prisée du côté de l'Hérault avec déjà quatre joueurs originaires de ce pays des Balkans (Dragan Gajic, Matej Gaber, Jure Dolenec et Vid Kavticnik). Le solide arrière droit hongrois Balazs Laluska a également posé ses valises en Languedoc-Roussillon.
"On avait une très belle équipe qui a été reconstruite. On va essayer de la faire progresser pour l'amener à maturité dans un ou deux ans. Les résultats dépendront de notre capacité à progresser le plus vite possible", explique l'entraîneur Patrice Canayer, qui a dû recruter un peu "pressé".
Pas de folies mais des jeunes joueurs et des hommes d'expérience
Les nouveaux joueurs sont moins renommés mais ils ont "du talent" ainsi qu'une "bonne image, et ils incarnent bien les valeurs du club", souligne le président du MAHB, Rémy Lévy. Et l'image, "c'est la priorité du club, car elle a été sévèrement écornée par certains", ajoute ce dernier, en faisant référence à l'affaire des paris sur le match Cesson-Montpellier en mai 2012.
Malgré les changements, l'équipe du MAHB a encore fière allure, comme elle l'a démontré lors du Trophée des champions, le week-end dernier en Tunisie, passant tout près d'une victoire en demi-finale contre le PSG et sa pléiade de vedettes (défaite aux tirs au but).
Son effectif est un savant dosage de jeunesse, avec le demi-centre argentin Diego Simonet et l'international français Mathieu Grébille, et d'expérience avec Michaël Guigou, l'ailier des Bleus, surnommé le "Steven Gerrard du MAHB" par son président, en raison de sa fidélité au club.
Avec une ossature remodelée, mais encore de qualité, le club languedocien a-t-il le niveau pour contrarier les plans du PSG, dont le budget est deux fois supérieur (7,41 millions d'euros contre 14,76 pour le PSG) ?
"Le championnat est dense. Il y a aussi Dunkerque, Nantes. On n'a pas abdiqué toute ambition par rapport à Paris. Mais cette année, ce sera sans doute un peu court en terme d'effectif, estime Patrice Canayer. Si toutefois on progresse énormément et que les autres grandes équipes, en particulier le PSG, ont des difficultés, on pourra surgir."