Les 2 hommes, qui ont fait plus de 10 ans de prison pour un crime qu'ils n'ont pas commis, refusent d'assister au procès qui doit les blanchir, dans le box des accusés. Ce nouveau procès aux Assises de Nîmes, fin juin, s'annonce houleux. Leurs avocats les soutiennent dans leur action.
Rien ne sera épargné à Abderrahim el Jabri et Abdelkader Azzimani.
Après 2 condamnations pour un crime qu'ils n'ont pas commis, malgré l'arrêt de la cour de cassation qui a reconnu leur non-culpabilité et malgré la condamnation des vrais coupables, les deux hommes viennent de découvrir qu'ils pourraient comparaître sur le banc des accusés pour être blanchi.
C'est l'impression laissée par la présidente des assises de Nîmes qui les a reçu pour préparer leur procès. En effet, pour être réhabilités pour un crime qu'ils n'ont pas commis, ils doivent être jugés une dernière fois.
Les avocats des deux hommes, Luc Abratkiewicz et Jean-Marc Darrigade, sont déterminés à ce que leurs clients comparaissent libres et ne soient pas assis dans le box des accusés.
Un premier incident d'audience est donc déjà annoncé dans ce procès qui va s'ouvrir le 30 juin prochain à Nîmes.
Reportage F3 LR : E.Jubineau et F.Jobard
Retour sur l'affaire
Azzimani, 47 ans et El Jabri, 46 ans, qui ont toujours clamé leur innocence, ont passé respectivement 12 et 13 ans derrière les barreaux pour le meurtre à Lunel dans l'Hérault, de 112 coups de couteau, d'Abdelaziz Jhilal, 22 ans.Après une dernière condamnation en 2004, l'affaire avait finalement rebondi en mars 2011 avec le revirement d'un témoin et des traces ADN mettant en cause un autre suspect.
En novembre 2013, deux hommes, Michel Boulma, 34 ans, et Bouziane Helailli, 36 ans, ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Hérault pour ce meurtre. Une condamnation devenue définitive, aucun des deux n'ayant fait appel.
Depuis 1945, seuls huit condamnés pour des crimes ont été acquittés au terme d'une procédure de révision.