Un chantier unique en France, destiné à prémunir les 18.000 habitants de Lattes, au sud de Montpellier, contre les risques d'inondations en cas de crue du Lez et de la Lironde, vient de s'achever après 7 ans de travaux. L'opération a coûté 48 millions d'euros.
Le chantier a consisté à épaissir et conforter dans un premier temps, 600 mètres de digues du Lez et à renforcer 2 km de digues du Lantissargues. Il s'agissait de mesures d'urgence après les dégâts consécutifs aux crues de 2005.
Dans une seconde phase, 13,5 km de digues depuis l'autoroute A.9 jusqu'à la Mosson ont été renforcés.
Enfin deux chantiers ont été menés en parallèle : le confortement de la digue du Lez sur le tronçon aval et une zone de protection des habitants d'un quartier contre la submersion marine de l'étang du Méjean.
Sur cet étang, il s'agit du premier chantier de ce type contre la submersion marine de l'arc méditerranéen, a souligné Montpellier agglo, précisant que les travaux ont consisté à stabiliser la berge.
48 millions d'euros pour des travaux uniques
Les travaux d'un coût de 48 millions d'euros, financés notamment par l'État (13 millions), Montpellier agglomération (13 millions), la Région Languedoc-Roussillon (11 millions) et le conseil général de l'Hérault (8,8 millions), ont été "les plus importants de ce type en France de ces dernières décennies", selon les collectivités. Ils ont duré 7 ans.
Endiguer les épisodes Cévenoles
Le Lez et les cours d’eau qui s’y déversent sont soumis à des régimes de crues dits «épisodes Cévenols». Survenant principalement à l’automne, ces crues sont liées à des précipitations très brutales, provoquées par des accumulations importantes de nuages provenant de la Méditerranée, contre les premiers reliefs au nord de Montpellier et les versants sud des Cévennes.
6 crues exceptionnelles en 125 ans
Depuis plus d'un siècle, six crues exceptionnelles du Lez ont été recensées : octobre 1891 et 1907, septembre 1933, décembre 1955, septembre 1963 et 1976.
Plus récemment, les crues de décembre 2002 et 2003 puis en septembre 2005 ont amené les autorités à élaborer un schéma global de lutte contre les inondations.
Le chantier en chiffres
• 7 ans de travaux• Entre 50 et 100 personnes ont travaillé en permanence sur le chantier
• Plus de 1 million m3 de terres déplacées
• 6 ponts construits et 7 voiries rétablies
• Plus de 100 engins utilisés (bulls, pelles, chargeurs, scrapeurs, camions 8x4, tombereaux articulés, compacteurs, arroseuses, niveleuses, foreuses, grues mobiles et pelles à bras long).
• 31 000 tonnes d’enrochement
• 70 hectares enherbés
• 10.000 m2 de surface de voiries refaites
• 7,5 km de linéaire de réseaux humides posés
• 13,5 km de linéaire de réseaux secs posés
• 40 ouvrages hydrauliques
• 7,2 km de clôtures posées
• 17,5 km de pistes cyclables en crête d’ouvrages dont 7 km aménagées en voie verte