La police recherchait activement dimanche un jeune homme suspecté d'avoir participé samedi soir à une fusillade qui a fait deux morts dans un quartier populaire de Montpellier, gangréné par le trafic de drogues selon le maire.
Samedi soir, selon un témoin interrogé par les policiers, un jeune homme a dans un premier temps abordé deux autres personnes, installées sous le porche d'un petit immeuble du quartier Lemasson, dans le sud de Montpellier. Leur reprochant "un regard de travers", il a ouvert le feu, tuant sur le coup l'un des deux jeunes majeurs, selon une source proche de l'enquête.
Le second l'a alors désarmé, avant de le poursuivre et de l'abattre à quelques dizaines de mètres, devant une supérette du quartier, où au cours de la nuit, de nombreux policiers ont tâché derrière une bâche bleue de récolter des indices. Au total, une dizaine de coups de feu auraient été tirés pendant la double fusillade, survenue vers 20H30.
Les deux victimes avaient été identifiées dimanche et seraient connues des services de police pour trafic de stupéfiants. Les enquêteurs privilégiaient une piste liée à ces activités pour expliquer la fusillade, qui a suscité l'émotion dans une ville peu habituée à ce type de règlements de comptes.
"Il faut que le royaume socialiste se préoccupe de la sécurité des biens et des personnes à Montpellier et dans les villes du Sud frappées par les règlements de compte sur fond de trafic de stupéfiants", a déclaré dimanche Philippe Saurel.
"J'étais sur les lieux du double meurtre cette nuit, j'ai été interpellé par des mères et des pères de famille qui ont peur dans ce quartier de Lemasson où les deals de drogues se font jour et nuit devant des jeunes, dans les cages d'escalier, sur les trottoirs", a ajouté le maire de Montpellier.
La double fusillade de samedi survient après deux règlements de comptes à l'arme de guerre en 24 heures à Toulouse, les 14 et 15 août, qui avaient poussé le procureur de la ville à évoquer la crainte d'une "radicalisation" à la marseillaise. Depuis décembre, ce sont au total quatre morts brutales qui ont été recensées à Toulouse dans d'apparentes exécutions faisant penser à une guerre entre bandes rivales.
A Marseille et dans les Bouches-du-Rhône, ce sont pas moins de 15 règlements de compte qui ont eu lieu depuis le début de l'année. En visite dans la cité phocéenne le 22 juillet, Bernard Cazeneuve s'était félicité des résultats obtenus en matière d'élucidation dans ces affaires, passés selon lui de 20% en 2012 à 45% en 2013.
Lundi le procureur Desjardins tiendra une conférence de presse avec le patron de l'enquête Gilles Soulié
La fusillade a eu lieu samedi soir Boulevard Pedro de Luna dans le quartier Lemasson à Montpellier