Le président de la région Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, et le président de la Generalitat de Catalogne, Artur Mas, demandent au premier ministre, Jean-Marc Ayrault de "réévaluer l'intérêt prioritaire" de l'achèvement de la ligne nouvelle à grande vitesse (LGV) Montpellier-Perpignan.
Dans une lettre rendue publique, lundi, à la veille de l'annonce par le Premier ministre d'un plan d'investissements d'avenir sur dix ans, qui devrait ramener à la portion congrue les nouvelles LGV, les deux élus soulignent que la proposition d'écarter la ligne Montpellier-Perpignan des priorités les "préoccupe énormément".
Ce choix "remettrait notamment en cause les engagements pris par la France et l'Espagne concernant la finalisation de la LGV reliant la Catalogne à la France prévue au plus tard pour 2020", selon MM. Bourquin et Mas.
"Il est nécessaire que vous puissez réévaluer l'intérêt prioritaire, pour nos deux régions et nos deux pays, de réaliser dans les délais les plus raisonnables, et surtout sans interruption d'étude et de travaux, le tronçon de 130 km qui assurerait l'interconnexion indispensable entre Barcelone et Montpellier et au-delà jusqu'à Paris", écrivent les deux présidents de Région, qui proposent de rencontrer Jean-Marc Ayrault.
Ils ajoutent que la Commission européenne leur a assuré que "des fonds structurels pourraient être mobilisables dès 2014 afin de supprimer ce qu'elle considère comme un goulet d'étranglement".
Le premier ministre français doit annoncer mardi les investissements à réaliser avant 2030, en fonction des arbitrages effectués à partir du rapport de la commission Mobilité 21, remis fin juin.
La commission Duron propose de maintenir le début des travaux d'une seule ligne à grande vitesse (LGV) avant 2030 : Bordeaux-Toulouse.
Ces restrictions ont soulevé un tollé de protestations d'élus dans de nombreuses régions concernées, de l'Alsace à la Bretagne.
Dans l'Aude, particulièrement concernée par le tronçon Montpellier-Perpignan, le président du conseil général et les parlementaires du département, tous socialistes, ont "décidé de boycotter la venue" de ministres depuis la fin juin, "tant qu'une position claire ne sera pas prise concernant le dossier important de la LGV".