37 millions d'euros ont-ils été jetés par les fenêtres ? C'est la somme déjà investie dans le projet et les études techniques de ligne à grande vitesse entre Montpellier et Perpignan. Un projet que le gouvernement devrait décider de repousser à 2030, voire 2040.
En bon français, cela s'appelle un enterrement de première classe.
Le rapport de la commission mobilité 21, présidée par le socialiste Philippe Duron, préconise un report de la ligne TGV Montpellier-Perpignan, au mieux en 2030, autant dire aux calendes grecques. Ce rapport est remis ce jeudi au gouvernement. Mais l'essentiel semble déjà acté.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, déclare, dans une interview à L'Usine nouvelle publiée, ce jeudi, partager le diagnostic du rapport Duron sur les transports, qui propose notamment de différer la construction de plusieurs lignes de train à grande vitesse (LGV).
Un report qui suscite la fureur des élus du Languedoc-Roussillon qui doivent être reçus, mardi, au ministère des Transports.
Il faut dire que la commission mobilité 21 n'y va pas avec le dos de la cuillère, elle préconise une mesure radicale, la sortie du "tout TGV", au profit des infrastructures de proximité, en clair des liaisons régionales.
Pour la région, seul le projet de contournement de Montpellier à Nîmes est validé, ainsi que la nouvelle gare TGV Montpellier Sud-de-France vers Odysseum.
Près de 40 millions d'euros ont été investis dans les études de la ligne TGV Montpellier-Perpignan, 37 millions d'euros dépensés vraisemblablement en pure perte, pour l'instant.
Le rapport de la commission mobilité 21 n'a qu'un caractère consultatif, c'est le gouvernement qui devra trancher, des décisions hautement politique sous une très forte contrainte budgétaire.
Les projets abandonnés par le rapport Duron
Voici les autres projets "moins convaincants", évalués à environ 46 milliards d'euros et relégués à un "horizon lointain", après 2050.PROJETS FERROVIAIRES
- Les branches Ouest et Sud de la ligne à grande vitesse (LGV) Rhin-Rhône (7,5 milliards d'euros).
- La ligne Paris-Amiens-Calais ou Paris-Calais par Rouen (5,9 milliards d'euros).
- La ligne Toulouse-Narbonne (3,8 milliards d'euros).
- L'amélioration des liaisons entre la Lorraine et la vallée du Rhône (810 millionsd'euros).
- L'électrification transversale de la liaison Nantes-Lyon (520 millions d'euros).
- Le barreau ferroviaire Est Ouest (non évalué).
- Le projet de nouvelle traversée des Pyrénnées (non évalué).
PROJETS FLUVIAUX
- Le canal Saône-Moselle / Saône-Rhin (17 milliards d'euros).
PROJETS ROUTIERS
- L'autoroute A26 entre Troyes et Auxerre (500 millions d'euros).
- L'autoroute A51 entre Gap et Grenoble (2,3 milliards d'euros).
- L'autoroute A51 entre La Saulce (Hautes-Alpes) et La Bâtie Neuve (Hautes-Alpes) (200 millions d'euros).
- L'autoroute A831 entre Fontenay le Comte (Vendée) et Rochefort (Charente-maritime) (750 millions d'euros)
- Le désenclavement routier du Chablais (Savoie) (270 millions d'euros).
PROJETS AEROPORTUAIRES
- Le rallongement de la piste de l'aéroport de Mayotte (290 millions d'euros).