L'entraîneur de Montpellier a estimé vendredi que l'absence dimanche à La Mosson de l'attaquant du PSG Zlatan Ibrahimovic ne constituait pas forcément "un avantage" pour son équipe.
René Girard redoute de voir les remplaçants "donner le maximum".
Entretien d'avant match avec l'AFP.
Q: La venue du PSG est-elle l'occasion de vous relancer ?
R: "J'enlève la Ligue des champions du lot de nos ultimes rencontres. En Championnat, nous voulons continuer ce que nous faisons à l'heure actuelle et nos deux derniers résultats. Vous le savez tous: on va jouer les champions de France. C'est le match entre les anciens et les nouveaux champions. On sait que c'est une grosse équipe, qu'ils ont beaucoup investi, qu'ils font un parcours remarquable malgré leur faux-pas devant Saint-Etienne. Ce gros match est bien pour nous car cela va permettre d'aller chercher la motivation facilement. Saint-Etienne a prouvé qu'ils n'étaient pas injouables. Qui a dit qu'ils étaient injouables ?"
Q: L'absence de Zlatan Ibrahimovic rend-il cette équipe plus abordable ?
R: "C'est un grand joueur qui a apporté une dimension supérieure au PSG. Il ne sera pas là. Je vais peut-être paraître con, mais j'aurai peut-être préféré qu'il soit là. Il va y avoir des joueurs qui vont avoir l'occasion de donner le maximum pour montrer qu'ils méritent d'être là. Ce n'est pas dit que cela soit un avantage.
Il est logique qu'il ne joue pas face à nous au regard de ce qu'il a fait. Ils ont été dociles avec lui au niveau de la suspension. On est confronté à des absences, comme celle de Mapou Yanga-Mbiwa qui purge une lourde suspension. On n'est pas là pour se lamenter, on est là pour faire un match le plus costaud possible. On laisse de côté la Ligue des champions et les soucis pour se préparer et mettre un commando en route."
Q: Existe t-il un goût de revanche par rapport à la saison passée (défaite à la Mosson 3-0, ndlr) ?
R: "On a eu la revanche au mois de juin. Le résultat à la Mosson était un accident face à une équipe meilleure que nous ce jour-là. Depuis, de l'eau est passée sous les ponts et on a connu d'autres joies. Il n'y a pas à se gargariser de trouver Paris là où il est. C'est logique, c'est normal. Quel sont les budgets de Paris et de Montpellier ?".
Montpellier : Hilton incertain, Estrada dans le groupe
Le défenseur Vitorino Hilton (adducteurs) est incertain. L'entraîneur René Girard attendra "le dernier moment pour prendre une décision" sur sa titularisation. En cas de forfait, Daniel Congré et Abdelhamid El Kaoutari devraient être associés comme en Coupe de la Ligue face à Bordeaux (1-0). Le capitaine et défenseur central Mapou Yanga-Mbiwa purgera son 5e et dernier match de suspension. Le milieu de terrain Marco Estrada, exclu de l'entraînement la semaine passée, sera dans le groupe des 18. Il pourrait effectuer sa rentrée aux dépens de Marveaux. L'attaquant John Utaka (cuisse) devrait reprendre l'entraînement en début de semaine prochaine alors que Benjamin Stambouli soigne sa mononucléose.
Le mauvais début de saison de Montpellier coïncide avec les performances décevantes des quatre recrues arrivées à l'intersaison: Daniel Congré, Emanuel Herrera, Anthony Mounier et Gaëtan Charbonnier.
Aucun des quatre joueurs n'est titulaire indiscutable et ne répond vraiment à l'attente du champion de France, classé à la 14e place de la Ligue 1 et éliminé en Ligue des champions.
Peu convaincu par l'apport de ces recrues, le président Louis Nicollin avait d'ailleurs averti fin août après la défaite (0-1) à la Mosson devant l'OM: "Il est temps que Louis Nicollin et Michel Mézy refassent le recrutement!"
Depuis quatre saisons, la cellule de recrutement, mise en place autour du président délégué Laurent Nicollin (fils de Louis) et du directeur sportif Bruno Carotti, avait pourtant engagé des joueurs qui lui ont apporté une plus-value sportive mais aussi économique. Depuis son retour en Ligue 1 en mai 2009, à l'exception de l'attaquant turc Hasan Kabze, neuf des dix recrues se sont imposées comme d'incontournables titulaires.
Montpellier, réputé par le passé pour ses choix fantaisistes, avait même surpris par la pertinence de renforts peu en vogue sur le marché comme le milieu de terrain argentin "Tino" Costa, le défenseur bosnien Emir Spahic ou encore l'attaquant Olivier Giroud, recruté à Tours (L2) et transféré pour 12 M EUR cet été à Arsenal.
Paradoxe, l'année où il investit des moyens conséquents (13 M EUR) en pleine crise économique, le champion de France, qui a continué de miser comme par le passé sur des joueurs en devenir, s'est visiblement trompé. Au tiers de la saison, la bande des quatre recrues n'est vraiment pas dans le vent.
Congré critiqué
Pour suppléer Olivier Giroud, artisan du titre avec 21 buts et neuf passes décisives, Montpellier a concentré la moitié de sa manne sur un défenseur: Daniel Congré et mis la main sur deux attaquants sans expérience du haut niveau.
L'Argentin Emanuel Herrera, déniché dans le club chilien d'Union Española, a inscrit deux buts en dix matchs. Après lui avoir accordé sa confiance durant deux mois, l'entraîneur René Girard l'a écarté et ne l'a jamais titularisé en Ligue des champions.
Devant l'indigence de l'Argentin, il a cherché la bonne pointure pour évoluer à la pointe de son attaque. Après avoir utilisé le Sénégalais Souleymane Camara, il s'est résolu à lancer début octobre Gaëtan Charbonnier. En peu de temps (cinq matchs dont deux comme titulaire), l'ancien joueur d'Angers (L2) a esquissé la promesse du remplacement de Giroud.
A l'inverse, l'ancien milieu de terrain offensif de Nice Anthony Mounier, titulaire à quatre de ses sept matchs, n'a pas confirmé en compétition les qualités entrevues lors de la préparation. Le gaucher, gêné par son utilisation sur le côté droit, ne compte ni le moindre but, ni une passe décisive.
Enfin, le défenseur Daniel Congré, recruté à Toulouse pour 5 à 6 M EUR, a multiplié les erreurs individuelles au cours des cinq premiers matchs de Ligue 1 et s'est exposé aux critiques. S'il n'a pas débuté le moindre match en Ligue des champions, il profite de la suspension du capitaine Mapou Yanga-Mbiwa pour reprendre peu à peu confiance en Ligue 1. "J'ai été très déçu de mon début de saison. J'ai fait tout ce qu'il fallait sur le plan mental et physique pour revenir très fort. Maintenant, je suis bien" estime Daniel Congré, prêt à passer un nouveau test devant la prolifique attaque du PSG (17 buts) et à relever la tête.
