Il existe une marge de négociation ténue pour augmenter les quotas de pêche au thon rouge, a déclaré lundi, Masanori Miyahara, le président de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), réunie cette semaine au Cap, en Afrique du Sud.
Les scientifiques recommandent que ces quotas "restent autour" du niveau actuel de prise autorisée, a déclaré le responsable japonais à des journalistes.
"Le terme "autour" a certaines implications, nous pouvons peut-être ajuster la prise totale autorisée mais nous avons bien sûr une limite", a-t-il ajouté. "Cela va dépendre des négociations que nous aurons cette semaine, attendons de voir".
"Les scientifiques constatent une reconstitution des stocks mais d'un autre côté, ils ne recommandent pas de fortes augmentations du total de prise autorisée en ce moment en raison des incertitudes pesant sur l'évaluation du stock", a-t-il ajouté.
"En bref, ils disent d'attendre pour voir, donc il nous faut suivre leur conseil".
La CICTA est réunie du 18 au 25 novembre au Cap et certains gouvernements de cette commission, associant 46 Etats membres et l'Union européenne, poussent pour une augmentation des quotas.
Depuis le début de la pêche industrielle au thon, les stocks de thon rouge ont chuté d'au moins 85% en mer Méditerranée et dans l'est de l'océan Atlantique, victimes notamment de l'appétit des acheteurs japonais.
En 2007, l'Union européenne a accepté de restreindre les quotas de pêche, une mesure affectant sévèrement certains pays membres.
Une nouvelle évaluation scientifique des stocks est attendue en février. Les éléments préliminaires indiqueraient toutefois que les stocks se portent mieux. Espagne, Portugal, Italie, Grèce et Malte sont du coup en faveur de rouvrir les discussions pour augmenter les quotas, mais l'idée n'a pas été retenue au niveau européen lors du dernier conseil des ministres de la pêche en octobre.
Le thon rouge demeure menacé par la surpêche, selon la fondation américaine Pew, qui cite un dépassement des quotas de 57% entre 2008 et 2011. "C'est vraiment un test pour les gouvernement, pour voir s'ils ont la volonté de suivre la science", avait prévenu la semaine dernière une membre de ce lobby de défense du thon, Elizabeth Wilson.
La CICTA doit aussi se pencher sur la découpe des ailerons de requins dont les 28 pays européens ont décidé l'interdiction totale dans l'UE en juin.