La maire PS de Montpellier, Hélène Mandroux, a tranché et confirmé mardi avoir décidé de repousser l'application de la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014 afin de pouvoir mettre sur pied "un projet éducatif de qualité". Cela ne va pas dans le sens de Vincent Peillon.
"J'ai toujours été contre la semaine des 4 jours. Je suis médecin. Je sais qu'un enfant au-delà de cinq heures n'ingère rien. Je félicite le maire de Toulouse, Pierre Cohen, qui est resté à 4,5 jours. Je regrette de n'avoir pas fait comme lui", a dit Mme Mandroux au cours d'une conférence de presse.
Pour Hélène Mandroux, candidate à sa propre succession à la mairie, si la réforme est une nécessité, il ne faut toutefois "pas faire n'importe quoi". Aussi, souligne-t-elle, elle veut discuter avec tous les partenaires: associations, agglomérations, maisons pour tous, parents d'élèves, agents municipaux, enseignants...
Mais en fait, si la municipalité a fait valoir de nombreuses contraintes pour justifier le report (gestion des infrastructures, augmentation prévisible de la fréquentation des cantines et des accueils périscolaires, difficultés d'embauches...), c'est surtout la peur d'un mouvement social à quelques mois du scrutin municipal qui inquiète, reconnait un élu.
"Dès le mois de mars, nous allons entamer des négociations avec le personnel afin d'éviter un conflit", affirme le premier adjoint, Serge Fleurence, rappelant que la ville, il n'y a pas si longtemps, a connu des mouvements durs. Et dans ce cas, se souvient-il, "tout le monde nous tombe dessus".
"Je n'en fais pas un enjeu électoral. Un enfant n'est ni de droite ni de gauche.
Cette réforme doit se faire", assure pour sa part Mme Mandroux, qui a fixé un agenda de mise en route de ce projet, dont le coût est de 1,5 à 2 millions d'euros avec une adoption prévue après les municipales. "Ce n'est absolument pas pour des raisons financières que nous décalons", a précisé Mme Mandroux.
Quelque 19.200 élèves sont scolarisés dans les écoles maternelles et primaires à Montpellier.