Entre Nikola Karabatic, aux prises avec la justice, et son club de Montpellier, la rupture semble inéluctable. Aix-en-Provence, où joue déjà son frère Luka, se dit prêt à accueillir le double champion olympique. Avant une solution définitive probablement en Espagne ou en Allemagne.
"Le Pays d'Aix Handball est prêt à accueillir Nikola Karabatic et le joueur est prêt à fournir un effort colossal pour nous rejoindre", a confirmé à l'AFP Stéphane Cambriels, le directeur sportif du club aixois, où évolue déjà Luka Karabatic.
Rien n'est fait mais M. Cambriels précise que si le joueur a manifesté la volonté de partir, "le club d'Aix n'a encore jamais eu accès à une négociation".
"C'est Nikola et son agent, Bhakti Ong, qui doivent l'initier", ajoute le directeur sportif pour qui la venue de la star dans le club aujourd'hui avant-dernier de
la D1, "c'est du 50/50".
Aix-en-Provence pourrait être un choix temporaire pour la fin de championnat et de saison, avec un contrat de 4 mois.
Une solution définitive interviendrait ensuite, en Espagne (on parle de Barcelone, mais les dirigeants ont dit qu'en cas de condition par la justice française, Nikola Karabatic ne correspondrait plus au critères du club, mais le procès est encore loin) ou en Allemagne (où Nikola Karabatic ne semblerait pas vouloir jouer). Une façon acceptable pour l'un des meilleurs handballeurs du monde de se refaire une "image de virginité" par le sport.
Pour en arriver là, il a fallu une nette dégradation des relations entre Nikola Karabatic et son club.
Des tensions entre les "Karabatic" et les cadres sportifs depuis des mois
L'affaire des paris suspects n'a fait que renforcer des tensions latentes ou déjà au grand jour. D'abord avec son entraîneur Patrice Canayer, dont Karabatic a mis en cause les attributions en mai dernier, réclamant implicitement le départ.
De quoi déclencher le courroux du président montpelliérain Rémy Lévy, qui, pour conforter sa confiance en son entraîneur, annonçait peu après la prolongation de son contrat de quatre ans.
En décembre, en conférence de presse, Canayer, mettant en avant un effectif "coûteux", annonçait que le club pourrait laisser partir un joueur et chacun de penser alors à Karabatic.
Et par médias interposés, l'agent du double champion du monde et M. Lévy échangeaient ensuite quelques propos aigres doux, qui ne laissaient plus planer de doute sur le désamour entre "Niko" et ses dirigeants.
Les récentes attaques de Jean-Robert Phung, avocat de Karabatic, contre Canayer, ont encore avivé les tensions.
"Depuis le début de cette affaire, alors même que Nikola Karabatic, Luka Karabatic et d'autres joueurs n'ont eu de cesse de protéger l'intégrité et l'honneur du club, je constate que M. Canayer n'a eu de cesse d'allumer des feux de façon insidieuse", a déclaré M. Phung, faisant référence au témoignage de l'entraîneur devant la justice.
M. Canayer "a donné quelques informations, en toute connaissance de cause et conscient de leur portée, et dans le seul but de contribuer à la recherche de la vérité", a répliqué lundi Michèle Tisseyre, l'avocat de M. Canayer.
La fracture semble également réelle au sein de l'effectif montpelliérain où la défense de Karabatic, qui continue à nier avoir parié, a créé un vrai malaise.
"Il n'a jamais parié, il a toujours été contre le pari", a de nouveau affirmé avec force son avocat jeudi dernier.
Dans ces conditions, on voit mal Karabatic poursuivre sa carrière dans l'Hérault. En attendant de rejoindre la saison prochaine un club allemand ou espagnol, il pourrait donc effectuer une +pige+ de quelques mois à Aix-en-Provence.
Aix-Montpellier le 13 février
Karabatic aurait donné son accord pour baisser son salaire et son club serait également disposé à ne pas se montrer trop gourmand sur l'indemnité de transfert. "On se prépare à régler une somme, a précisé M. Cambriels, précisant cependant que "les 500.000 euros évoqués par la presse, ce n'est pas dans la réalité".
Reste aux différents protagonistes à trouver un accord avant jeudi soir, clôture du mercato. "Le blocage se situe au niveau contractuel", précise encore M. Cambriels qui affirme cependant que "le joueur a la volonté de venir" et qui avance d'autres raisons plus subjectives d'y croire, comme le fait que "son agent habite Aix".
Les deux Karabatic pourraient donc fouler le même parquet le 13 février pour un savoureux Aix-Montpellier, peut-être dans le même camp, sauf s'ils en sont privés par la commission de discipline de la Ligue de handball (LNH) qui pourrait leur infliger jusqu'à six matches de suspension.