Quel avenir pour l'opéra Comédie de Montpellier ? Il manque au moins 715.000 euros pour boucler le budget. Les 242 salariés tirent la sonnette d'alarme et alertent les politiques. Ils ont peur tout simplement de ne plus être payés le mois prochain.
L'opéra de Montpellier est au bord de la faillite. L'association qui gère la structure affiche un déficit de 700.000 euros et pourrait se retrouver en cessation de paiement dès la mi-novembre. Les 242 salariés sont très inquiets.
Sans l'argent public, l'Opéra et l'Orchestre sont condamnés. C'est l'Agglomération de Montpellier qui finance le plus : près de 12 millions par an, vient ensuite la région qui s'est engagée à verser 4 millions d'euros à l'opéra. Une subvention qui n'est toujours pas arrivée.
L'association qui gère l'Opéra doit changer de statut et devenir un établissement public de coopération culturel, un EPCC, ce qui devrait permettre une gestion plus transparente. A l'Agglo comme à la région, les élus se disent d'accord sur ce point, d'accord aussi pour sauver l'Opéra.
Bref, tout le monde est d'accord pourtant personne ne se parle. Pour le moment, Agglo et région se renvoie la balle.
L'Opéra Orchestre National de Montpellier (OONM) fait l'objet d'une procédure d'alerte de la part du commissaire aux comptes et risque de ne pas pouvoir finir l'année, a révélé mardi le président DVG de l'agglomération de Montpellier, Philippe Saurel.
Cette procédure d'alerte fait suite au non versement par la région d'une subvention promise de 4 millions d'euros, a précisé M. Saurel, qui a indiqué avoir écrit au nouveau président de la collectivité territoriale, Damien Alary (PS), pour lui rappeler "l'impérieuse nécessité" de procéder au règlement de la somme attendue.
"Mon but est de sauver l'OONM", a assuré Philippe Saurel, qui avait commandé à son arrivé un audit sur la situation de l'établissement en proie depuis plusieurs mois à de grosses difficultés financières, notamment en raison de la baisse des subventions du conseil régional passées de 9,5 millions d'euros à 4 millions d'euros.
En outre, l'OONM, qui est doté d'un budget de 22 millions d'euros et emploie 242 personnes, doit financer plusieurs indemnités de départs ou de dédits d'artistes.
Actuellement, l'OONM affiche une dette de 716.000 euros et risque même de ne plus pouvoir payer les salaires à la fin novembre si les subventions attendues n'arrivent pas, ont reconnu M. Saurel et le président de l'association gérant l'OONM, Didier Deschamps.
Dans un communiqué, le conseil régional a réaffirmé son engagement aux côtés de l'OONM mais a rappelé la nécessité de changer la structure de l'établissement et de la faire passer sous le statut d'établissement public de coopération culturelle (EPCC).
"Il est facile de venir brandir les risques financiers pour la structure, alors que la position de la région, à l'instar de celle de l'Etat, est claire et précise depuis de longs mois", affirme le conseil régional qui dit attendre de connaître "les décisions de l'agglomération de Montpellier sur la place de cet équipement dans sa politique culturelle et ses choix sur l'évolution de la gestion".
Pour M. Saurel, l'OONM doit subir "une grande réforme de fond". Mais il doit aussi "réaliser des économies et augmenter ses recettes propres" qui ne représentent que 5 % de son budget contre 16 % dans la moyenne nationale. M. Alary a dit souhaiter rencontrer M. Saurel.