86% des maires sont des hommes. Seules 5 femmes, dont Hélène Mandroux, sont aujourd'hui à la tête d'une ville de plus de 100 000 habitants. L'élection probable d'une maire à la tête de Paris sera une grande première. Mais une écrasante majorité de communes est toujours dirigée par des hommes.
Au soir du scrutin du 30 mars, Paris vivra probablement un moment historique avec l'élection d'une femme au poste de maire. Avec Anne Hidalgo (PS) ou Nathalie Kosciusko-Moriset (UMP), Paris devrait rejoindre le club restreint des capitales dirigées par des femmes (elles sont 5 actuellement sur tout le continent européen). En revanche, Hélène Mandroux ne se représentant pas, Montpellier rejoindra, si l'on en croit les sondages, l'écrasante majorité des communes françaises : Plus de 31 600 maires sont des hommes, sur les 36 769 communes françaises.
La parité est donc toujours à la traîne à la tête de l'exécutif municipal, alors que les conseils municipaux ne cessent de se féminiser grâce, notamment, aux nouvelles lois sur la parité en politique.
C'est dans les plus petites communes, de moins de 3500 habitants, que le taux de femmes maires est le plus important : 14,3%. Pour celles entre 30 000 et 100 000 habitants, c'est pire : seulement 11% de femmes maires. Quant aux plus grandes villes, de plus de 100 000 habitants, seules 5 d'entre elles sont dirigées par des femmes. Il s'agit, pour quelques semaines encore, d'Hélène Mandroux à Montpellier, Martine Aubry à Lille, Adeline Hazan à Reims, Maryse Joissins à Aix-en-Provence et Huguette Bello à Saint-Paul de la Réunion.
Pourtant, d'après les sondages, 70% des Français souhaitent davantage de femmes maires. Et 54% veulent que leur propre commune soit administrée par une femme.
Quant aux conseils municipaux, ils devraient, avec la loi du 17 mai 2013 qui a étendu la règle de la stricte alternance femmes-hommes sur les listes, se féminiser : On comptera 16 000 conseillères municipales supplémentaires à l'issue du prochain scrutin.
Reste qu'au plan de la répartition du travail exécutif au sein des conseils municipaux, le constat est sans appel. A en croire l'étude de l'universitaire strasbourgeois Michel Koebel, la plupart des attributions les plus élevées dans la hiérarchie municipale sont confiées à des hommes. Seule exception : le poste d'adjoint aux affaires sociales, massivement confié à des femmes.
Et demain?
Le projet de loi sur l'égalité femmes-hommes actuellement en examen au Parlement introduit le "principe de parité entre la tête de l'exécutif local et son premier adjoint". Mais en tout état de cause, ce texte ne sera pas promulgué pour les prochain municipales. De plus il n'empêchera pas les femmes d'être cantonnées à la fonction de numéro 2.
Les états-majors des grands partis politiques admettent aujourd'hui que le nombre de femmes têtes de liste susceptibles d'être élues n'est "pas terrible". C'est souvent dans les communes où un parti n'a aucune chance d'être élu qu'il place une femme en tête de liste.
L' évolution des mentalités est lente. La France fêtera en avril prochain le 70ème anniversaire du droit de vote et d'éligibilité des femmes.
Exemple de cette évolution de la parité, avec le village de Neffiès, dans l'Hérault. Une commune qui devra, pour la première fois, respecter la stricte alternance sur les listes électorales.