Procès des paris suspects à Montpellier : "La loi du vestiaire a ses limites"

Les parties civiles ont plaidé ce matin devant le tribunal de Montpellier invoquant le préjudice moral et financier de l'affaire des paris suspects. La Française des Jeux note que ces joueurs de haut niveau n'ont formulé aucun regret. Le club parle au nom des centaines de supporters déçus.

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"La loi du vestiaire a ses limites". La phrase est de Me Peyrelerade, l'avocat de la Ligue nationale de handball.
Elle résume bien les plaidoiries des différents parties civiles. Quatre avocats ont pris la parole ce matin, au nom de la Française des Jeux, de la Ligue, de la fédération, et du club de handball de Montpellier.
Des parties civiles choquées par certaines phrases du dossier le "On va niquer le système" de Jennifer Priez.
"Mais c'est ce système qui nous nourrit "fera remarquer l'avocate du MAHB
L'absence de regrets : "Ce ne sont que dénégations peu convaincantes et oublis fort opportuns" relève l'avocat de la Ligue, Benjamin Peyrelevade.

Une image désastreuse

La Française des jeux  verse 600 000 euros chaque année à la fédération de handball fait remarquer Me Herzog.
"Ces icônes renvoient une image désastreuse pour la jeunesse. Une image de tricherie."
Me Herzog regrette que les prévenus n'aient pas manifester de regret, n'aient jamais parlé de culpabilité.
L'avocat parle de la faiblesse aussi de l'argumentaire des prévenus. "Trop de hasard, tue le hasard."
Il ajoute l'effacement des messages, les messages codés et les iphone qui disparaissent.
A-t-on affaire à des sportifs de haut niveau ?"
Tout au long des débats de la semaine dernière on a assisté selon lui à un "Pas vu. Pas pris."
"L'appât du gain fait perdre la tête. C'est une triche organisée." lance Me Herzog.

Réactions 

Pendant la plaidoirie de Me Herzog et la lecture des SMS. les joueurs se tiennent tête baissée.
Peu de réaction exceptée celle de Nikola karabatic et sa compagne qui pouffent quand l'avocat prononce handbole pour handball ou Isabelle Marrante pour la marque de vêtements féminins Isabel Marrant.


"Je parle pour les gens"

Me Michèle Tisseyre l'avocate du MAHB a souhaité parler au nom des gens de ces centaines de supporters qui aiment le hand ball et qui frémissent à chaque nouvelle victoire des handballeurs de Montpellier. Ces icônes du handball.
"Les gens pour qui je parle, les supporters , les bénévoles sont passés d'abord par le déni. Puis par la colère. La colère parce que c'est injuste. On les a formés, accompagnés ces grands joueurs".
"La colère est passée, poursuit, l'avocate.Le club renaît.
Mais il y a les petits, les plus jeunes. Il faut que pour eux on explique que tout n'est pas permis, que la justice est la même pour tous, que l'on peut être juste. "

Vous demandez de l'argent !

Les parties civiles demandent au tribunal à condamner chaque prévenu à un euro symbolique au titre des dommages et intérêts. Toutes sauf le MAHB qui estime son préjudice à 1 million d'euros.
"Vous demandez de l'argent !"Me Tisseyre dit qu'elle entend cette phrase en permanence et sur le ton du reproche
"On s'étonne que le club demande un million d'euros de dommages, pourtant c'est légitime."
Elle rappelle que les recettes du club proviennent avant la billeterie, des subventions des collectivités et des contrats de sponsor.
L'avocate explique comment le sponsor équipementier Brother a dénoncé son contrat : 500 000 euros de perte.
Asics a failli aussi claquer la porte.Et la billeterie a chuté après 2012.
"Voici mes préjudices."

Me Michèle Tisseyre fera remarquer avec malice au président Beaudoin que les parties civiles sont un en deuxième division, reléguées au fond de la salle d'audience. Cela ne l'a pas empêché d'observer les attitudes des prévenus." "Quand on ment cela se voit même de dos"

le procès se poursuit à 14 h 00 par les réquisitions du procureur.
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