Une peine de deux mois de prison avec sursis a été requise, mardi, contre un jeune homme poursuivi devant le tribunal correctionnel, pour des injures homophobes, lancés le 29 mai 2013, lors du premier mariage gay en France, celui de Vincent et Bruno à Montpellier.
L'élève ingénieur, de 22 ans, a nié avoir tenu de tels propos, affirmant avoir seulement manifesté contre le mariage pour tous.
Une amende de 100 euros a également été requise. Le jugement a été mis en délibéré au 22 avril.
Avec "quatre compagnons" contactés sur internet, le jeune homme avait préalablement repéré les lieux du mariage et s'était procuré des fumigènes et des pétards. L'après-midi de la cérémonie, le petit groupe avait manifesté à l'arrière de l'Hôtel de ville dans une zone interdite.
L'élève ingénieur, fumigène à la main, comme "la statue de la Liberté", avait été identifié par les forces de l'ordre comme étant l'auteur des insultes, a rapporté la présidente du tribunal, Claudine Laporte.
"Ne quittons pas des yeux l'individu qui continue" à tenir des insultes homophobes, avait ainsi écrit dans son rapport un policier.
"C'était mon mariage, le plus beau jour de ma vie. Ces insultes restent une tâche indélébile", a pour sa part déclaré l'un des mariés, Vincent Boileau-Autin, se disant "pas étonné" par les dénégations à l'audience du mis en cause.
Les associations Lesbian et Gay Pride Montpellier et Collectif contre l'homophobie ont souhaité "une peine sévère" pour montrer que l'homophobie est "importante et grave" et "contribue au taux de suicide 7 à 13 fois supérieur chez les jeunes homosexuels".
L'avocat du prévenu, Me Pierre Marie Bonneau a plaidé la "liberté d'expression" pour son client, soulevant également des points de nullité de procédure.
Le jeune homme avait été interpellé à proximité des cars des chaînes de télévision, pendant la cérémonie. Placé en garde à vue, il avait été remis en liberté dans l'attente de son procès, qui a été renvoyé à quatre reprises.
Durant la cérémonie du mariage d'homosexuels, célébrée par le maire (PS) Hélène Mandroux, la police avait procédé à cinq interpellations d'éléments "perturbateurs" mais seul le prévenu jugé mardi a été renvoyé devant la justice.