La Ligue de football professionnel a lancé les grandes manoeuvres pour résoudre le problème des pelouses de Ligue 1 infectées par un champignon. Elle a écrit aux présidents de 3 clubs, dont Montpellier et met la pression pour trouver des solutions rapides, sous peine de sanctions.
Le triste spectacle de la 7e journée, ce week-end, aura été de trop aux yeux de Didier Quillot. Le directeur général de la LFP a décidé de montrer que l'instance prenait à la racine le problème de la détérioration des pelouses de plusieurs stades.
Pour cette dernière journée, 3 pelouses, celles de Bastia, Bordeaux et Montpellier, n'étaient pas de la qualité nécessaire pour produire le spectacle que l'on veut produire en L1", a-t-il constaté, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Et d'annoncer dans la foulée quatre initiatives prises par l'instance pour tenter de vite éradiquer le problème.
- Création d'une commission dite "surface de jeu"
- Un séminaire "pelouse" à Lyon pour les clubs de Ligue 1 et 2 sur "la gestion climatique d'une surface de jeu"
- Modification du critère pelouse dans les barèmes de la licence club
- Des sanctions financières
Des sanctions financières, des ingénieurs agronomes...
La première d'entre-elles n'a été évoquée qu'en dernier, mais nul doute qu'elle devrait agir comme une épée de Damoclès, puisque Didier Quillot a affirmé que la Ligue n'excluait pas "d'établir des sanctions financières" en cas de pelouses insuffisantes la saison prochaine.
Cette idée a émergé du dernier bureau du Conseil d'administration, au cours duquel "nous avons décidé de modifier le critère pelouse dans les barèmes de la licence club", a-t-il précisé.La persuasion, avant la contrainte de la Ligue
"D'abord la persuasion, avant la contrainte. Rien n'a été décidé" a cependant tenu à pondérer M. Quillot, affirmant n'avoir "aucun doute concernant le consensus chez nos patrons de clubs sur la nécessité d'avoir une bonne pelouse".
Ce qui ne l'a pas empêché de mettre face à leurs responsabilités trois d'entre-eux, Pierre-Marie Geromini pour Bastia, Jean-Louis Triaud pour Bordeaux et Laurent Nicollin pour Montpellier. "J'ai écrit aux trois présidents de clubs concernés, en leur demandant de proposer une solution rapide, en discutant avec le propriétaire du stade, quand ils ne le sont pas eux-mêmes. On veut de leur part un plan d'action rapide", a-t-il expliqué.
Enfin, M. Quillot a ensuite annoncé deux rendez-vous.
D'abord une commission dite "surface de jeu", qui se tiendra mercredi à la Ligue et doit rassembler "trois ingénieurs agronomes et des représentants de chaque club, afin de travailler à un traitement fongicide pour lutter contre le pythium", le champignon qui détériore les pelouses.
Ensuite, un séminaire aura lieu le 6 octobre au Parc OL à Lyon, avec tous les référents pelouse des clubs de L1 et de L2, pour aborder la question de "la gestion climatique d'une surface de jeu". L'apparition du pythium est en effet "due à l'addition d'une forte chaleur à l'humidité", selon les ingénieurs agronomes consultés par la Ligue.
Stopper la prolifération du pythium par les chaussures
"L'attaque de ce champignon, qui n'a rien à voir" avec les problèmes rencontrés sur les pelouses durant l'Euro, "prolifère par les chaussures" a précisé M. Quillot, s'appuyant toujours sur ces mêmes experts.
A Bastia, l'entreprise en charge de la pelouse d'Armand-Cesari a immédiatement traité le gazon et replanté de nouvelles pousses. Mais deux rencontres en trois jours, avec un violent orage lors de la première, ont anéanti le travail effectué. Depuis dimanche, de gros travaux sont entrepris, la prochaine rencontre n'étant prévue que le 15 octobre.
A Bordeaux, des graines ont été semées, comme cela avait été fait entre le 28 août (Nantes) et le 16 septembre (Angers). Sans effet à l'époque. Le prochain match au Matmut Atlantique n'est prévu que le 22 octobre (Nancy), cela laisse quatre
semaines pour le traitement et le réensemencement.
L'option de changer la pelouse a été prise à Toulouse. Cette décision radicale a été prise par la communauté d'agglomération de Toulouse en charge de la gestion de l'enceinte, en prévision du face au PSG, qui a eu lieu vendredi soir. Le coût global de l'opération s'est élevé à 460.000 euros. Et M. Quillot a salué "l'excellent état" de la pelouse du Stadium.
Pythium - définition express
Le Pythium est un genre de micro-organismes classés parmi les oomycètes. Ces organismes autrefois classés parmi les champignons sont aujourd'hui rattachés aux straménopiles. Le genre Pythium comprend de nombreuses espèces parasites de plantes et quelques autres parasites d'animaux.Le «pythium» ou «fonte des semis» est une maladie courante qui affecte les racines des jeunes plantes. Elle est causée par une moisissure du même nom. Le pythium dû à l'humidité est un problème très courant dans les serres où ce champignon fait périr les jeunes pousses.
Prévention : propreté des eaux d’arrosage, aération des tunnels et des serres. L'apport d'algues marines de type lithothamne, en poudrage est également conseillé.