Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Front national, accuse la ligne défendue par Florian Philippot sur la sortie de l'euro d'être "responsable de l'échec à la présidentielle et du résultat de dimanche" au premier tour des législatives, dans un entretien au Figaro ce mardi.
"Quand on tient des propos économiques sans queue ni tête, que l'on se place aussi loin des préoccupations du monde de l'entreprise et des salariés, artisans et commerçants, on paye évidemment le prix de ses mauvaises analyses", affirme Robert Ménard dans un entretien au Figaro mardi.
"Il faudra trancher définitivement le débat sur la sortie de l'euro et la ligne économique. Pour tourner la page", ajoute le maire de Béziers.
"M. Ménard n'est pas au Front national, premièrement", a réagi le numéro deux du FN, Florian Philippot, sur France 2. "Il faut regarder un tout petit peu ce qui s'est passé ces dernières années et on verra que le Front national a explosé ses scores de manière historique, comme jamais. Alors ceux qui veulent qu'on reviennent 20 ans ou 25 ans en arrière, qu'on se concentre sur une ou deux questions, c'est très bien, on retournera aux scores d'il y a 20 ou 25 ans", a-t-il ajouté.
"Je ne sais pas ce que c'est que les histoires de lignes, moi je porte le programme du Front national", a-t-il encore déclaré.
Dans son entretien au Figaro, Robert Ménard estime encore que "Marine Le Pen reste celle qui évite l'éclatement". "Elle est indispensable. L'une de ses qualités est de sentir l'opinion publique (...). Elle mettra tout sur la table parce qu'elle considère aujourd'hui que tout est discutable".
L'épouse de Robert Ménard, Emmanuelle Ménard, est candidate FN dans la 6e circonscription de l'Hérault.
Interrogé sur l'opposition qu'incarneraient les deux femmes si elles se retrouvaient ensemble sur les bancs de l'Assemblée, M. Ménard considère que "si elles n'étaient que deux, sans groupe, ce serait l'apocalypse". "Mais je sais leur capacité à toucher les gens. Elles sont fortes. Elles savent se faire entendre", glisse-t-il.
Louis Aliot sur la même ligne que Ménard
Louis Aliot, vice-président du FN et candidat aux Législatives dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, avait jugé pour sa part lundi soir sur TF1 que le premier tour des législatives était un "échec du FN".
"Tout a joué, mais c'est vrai que la problématique de l'Europe et de l'euro, il faudra retravailler pour l'avenir", avait-il estimé, mettant aussi en cause la démobilisation de l'électorat frontiste.
"Certains de mes camarades se sont prononcés sur des choses pour lesquelles ils auraient mieux fait de se taire, car nous sommes en élections législatives", avait regretté aussi celui qui aura un second tour difficile dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales.