Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du CFCM était à Saint-Just près de Lunel, mercredi soir. Il a défendu la vision d'un islam moderne, ouvert et tolérant devant 300 invités. "C'est la laïcité qui nous permet de vivre ensemble.", a-t-il notamment déclaré.
Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman était à Saint-Just près de Lunel, mercredi soir, à l'invitation du député socialiste Patrick Vignal et d'une loge maçonnique.
Devant 300 invités, toujours marqués par les stigmates du départ d'une vingtaine de jeunes Lunellois au djihad, il a défendu la vision d'un islam moderne.
Les valeurs de la République priment sur tout
Dans un décor très républicain, Dalil Boubakeur a insisté sur les valeurs de liberté et de laïcité qui priment sur toutes les autres références ou croyances.
C'est la laïcité qui nous permet de vivre ensemble, parce que c'est la loi, une loi de 1905 qui fait que nos différences de croyance, qu'on en ait ou pas, ça n'est pas ça qui va nous caractériser les uns par rapport aux autres.", assure le président du Conseil français du culte musulman.
Un discours apprécié par les invités
300 personnes étaient présentes dans la salle polyvalente de Saint-Just, près de Lunel. Des élus de gauche principalement, et des représentants des mosquées de Lunel et de Montpellier ou encore du milieu associatif.
Vivre avec son temps nécessite l'abandon des archaïsmes, l'abandon des choses stupides, criminelles qui font le mal des sociétés musulmanes.", a notamment déclaré Dalil Boubakeur.
Le sujet du départ des jeunes djihadistes lunellois tués en Syrie n'était pas à l'ordre du jour. Mais les auditeurs présents ont apprécié le discours. C'est le cas d'Agnès Perrin, formatrice à Lunel.
Je repars contente, je trouve que c'est bien dans l'esprit du 11 janvier. Dans cette logique et cette dynamique, pourvu que ça s'arrête pas.", a-t-elle déclaré.
Reportage à Saint-Just, près de Lunel
Dalil Boubakeur s’est exprimé, ce jeudi, lors d'une rencontre au Club de la presse à Montpellier sur le thème "islam et médias".
D'où viennent les gens (les intégristes, NDLR) de cette communauté de Lunel ? Du Maroc, de Tunisie. D'où sortent-ils ?", a demandé M. Boubakeur, "Il y a de la provocation ou de la manipulation mentale des personnes que l'on conforte dans leurs certitudes folles", a affirmé le recteur de la Grande mosquée de Paris selon lequel les intégristes et ceux qui les forment sont des "malades mentaux", soit "des sociopathes" soit "des psychopathes".
"Ne les regardez pas comme des gens normaux. Ils appliquent une autre religion que l'islam", a souligné M. Boubakeur, estimant qu'il est "urgent d'arrêter" ces gens "malfaisants".
"La maladie mentale est longue à soigner. Il faut de la patience pour éliminer cette attitude anormale", a-t-il répondu à la question de savoir si la communauté musulmane lunelloise était guérie, ayant changé ses responsables depuis quelques semaines.
Selon M. Boubakeur, les solutions viendront d'imams mieux formés, avec "un niveau bac minimum" et "une bonne culture générale", et qui feront le prêche en français.
Le président du CFCM a réclamé aussi une meilleure éducation des musulmans sur la laïcité.
Il faut que les musulmans comprennent bien la loi de 1905. Et au-delà, ils doivent apprendre à vivre avec la modernité", a-t-il préconisé, souhaitant une refonte du "traitement des femmes par l'islam, qui date maintenant du XIXe siècle".
"Jamais le Coran n'a été un livre de stagnation", a-t-il également affirmé.