A Montpellier, 200 postes du secteur recherche seront supprimés selon l'annonce de la direction de ce mercredi matin. Les syndicats ont claqué la porte du comité de groupe. Ils appellent à la mobilisation dans les rues de Paris.
Les syndicats de Sanofi ont claqué mercredi la porte du comité de groupe France réuni à Gentilly (Val-de-Marne) après avoir appelé au retrait du plan de restructuration de l'entreprise pharmaceutique, ont annoncé les élus.
"Nous avons demandé le retrait pur et simple du plan", a déclaré à la presse, au nom de l'intersyndicale, le représentant CFDT Pascal Delmas, selon lequel les responsables de la direction ont indiqué "ne pas avoir le mandat pour retirer le plan".
Après leur avoir demandé d'aller "chercher ce mandat", les représentants syndicaux ont quitté la salle, une demi-heure après le début du comité de groupe, a précisé M. Delmas en sortant de la réunion.
La question de la restructuration du groupe ne devait pas être débattue lors de ce comité car elle relève de la compétence des comités d'entreprise.
Les prochains Comités centraux d'entreprise (CCE) sont prévus le 11 octobre pour au moins quatre branches du groupe, dont la recherche.
Un document de travail confidentiel émanant de la direction, et dont l'AFP a eu connaissance mardi, évoque le chiffre de 914 réductions de postes possibles d'ici à 2015, dont près de 200 à Montpellier.
Sanofi, un géant mondial de l'industrie pharmaceutique
Le groupe français Sanofi, qui a annoncé vouloir supprimer près de 900 postes en France d'ici 2015, s'est construit à coup de fusions-acquisitions successives pour devenir un géant mondial du médicament, présent dans une centaine de pays à travers le monde.Avec 33,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour un bénéfice net de 5,7 milliards d'euros en 2011, Sanofi était le premier groupe pharmaceutique français, le troisième en Europe et le cinquième dans le monde.
Sa capitalisation boursière atteignait, mercredi à la mi-journée, 89 milliards d'euros.
La création de ce mastodonte remonte à 1973 lorsque la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine prend le contrôle du groupe pharmaceutique Labaz.
Cette filiale de chimie fine fusionne ensuite en 1999 avec Synthélabo, appartenant alors au fabricant de cosmétiques L'Oréal.
En janvier 2004, le groupe part à l'abordage d'Aventis (issu pour sa part du rapprochement entre les chimistes allemand Hoechst et français Rhône -Poulenc, intervenu en 1999) et finit par en prendre le contrôle huit mois plus tard au terme d'une saga financière à rebondissements.
Sanofi est aujourd'hui organisé autour de trois activités principales : la pharmacie, les vaccins humains dont il est le leader mondial (Sanofi Pasteur) et la santé animale (Merial).
En 2011, parmi ses médicaments les plus performants économiquement figuraient l'antidiabétique Lantus (3,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires), l'anticoagulant Lovenox (2,1 milliards) et l'anti-thrombotique Plavix (2 milliards).
Les effectifs du groupe s'élevaient à 113.719 salariés à la fin de l'année 2011.
Sanofi compte 116 sites de production répartis dans 40 pays.
En France, le groupe est présent sur 49 sites répartis sur l'ensemble du territoire, dont 26 en production (notamment Marcy l'Etoile, Ambarès, Le Trait, Val de Reuil, Sisteron...), 9 en recherche et développement (Chilly-Mazarin, Vitry/Alforville, Toulouse, Montpellier...), 4 en distribution et 1O en activité tertiaire.
Ses 28.000 salariés représentent un tiers des emplois de l'industrie pharmaceutique française, selon le groupe pharmaceutique.
Au 30 juin dernier, les actionnaires se répartissaient entre le public (88,06% du capital), L'Oréal (8,94%), Total (1,30%), les salariés (1,39%) tandis que 0,31% est en auto-contrôle. Total a depuis vendu le reste de sa participation.