Des milliers de cabanes ou de constructions illégales existent dans l'Hérault. 350 cas sont passés en justice, 140 démolitions ont été réalisées dont une avec l'intervention de la police. Constat du préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel qui veut démolir toutes les constructions illégales en 2017.
Les pouvoirs publics ont promis jeudi de lutter dans l'Hérault contre le phénomène de "cabanisation", particulièrement présent dans le département, qui compte "plusieurs milliers" de constructions non autorisées, pour certaines liées à la précarité et l'absence de logements adaptés.
"C'est un phénomène bien connu sur l'ensemble du littoral mais particulièrement répandu dans l'Hérault", a souligné jeudi lors d'une conférence de presse le préfet de ce département Pierre Pouëssel, à l'issue d'une réunion avec les pouvoirs judiciaires et les représentants des 24 communes signataires d'une charte de lutte contre la cabanisation mise en place en 2008.
Quelque 350 cas sont arrivés devant les tribunaux cette année, 140 démolitions ont eu lieu dont une avec l'intervention de la force publique, selon la préfecture.
"Pour la suite, il faut qu'il y ait des actions exemplaires, il en va de la crédibilité de l'Etat", a estimé M. Pouëssel. "L'objectif pour 2017 est de démolir quand il le faut." Il veut aussi améliorer le recouvrement des astreintes s'élevant à plus de 60 euros par jour pour les récalcitrants.
Zone rouge
Neuf familles (25 personnes) ont notamment été sommées de quitter d'ici la fin 2016 leurs habitations situées sur une zone rouge inondable aux Aresquiers, à Frontignan."L'appréhension des risques d'inondation n'est pas exactement le même qu'en 1945 ou en 1902, dates de construction de certaines des cabanes", souvent initialement installées par des pêcheurs, explique le préfet: "Qui comprendrait que l'Etat reste inerte face à un risque objectif de noyades?"
"Nous avons déjà beaucoup progressé" dans la lutte contre la cabanisation, a pour sa part assuré Pierre Denier, avocat général près la cour d'appel de Montpellier. "Les acteurs s'accordent pour dire que le phénomène globalement est stabilisé." Pouvoirs publics et chercheurs notent cependant une mutation du phénomène du littoral vers l'arrière-pays héraultais.