L'entraîneur sud-africain de Montpellier Jake White, intronisé fin décembre à la place de Fabien Galthié, a échoué à renverser le cours d'une saison mitigée avant le déplacement samedi au Stade Français, où il abattra sa dernière carte dans l'optique d'une qualification pour les phases finales.
A la veille de la 25ème journée de Top 14, Montpellier, classé à la 7ème place avec trois points de retard sur le Racing-Métro et Oyonnax, est obligé
de s'imposer deux fois, à Paris et dans une semaine chez lui devant Clermont, pour espérer participer à une cinquième phase finale d'affilée.
Résultats décevants, adhésion contestée à son système de jeu, tension dans l'effectif : l'ancien patron des Springboks, champion du monde en 2007, n'a pas atteint l'objectif qu'il s'était fixé à son arrivée.
Je suis ici pour gagner. L'année dernière, l'équipe a fini deuxième. Cette année, c'est la même équipe, peut-être même renforcée d'un ou deux joueurs", affirmait-il en effet lors de sa prise de fonction.
Au terme de la phase aller, plombée par la première crise de l'ère Altrad et la blessure du maître à jouer François Trinh-Duc, l'équipe alors dirigée par Fabien Galthié, démis de ses fonctions le 29 décembre, occupait la 6e place avec 31 points.
Et, depuis trois saisons, Montpellier, à l'effectif sans cesse recomposé, avait réussi une meilleure seconde moitié de championnat pour assurer avec plus ou moins d'aisance sa place dans le Top 6.
Mais faute d'avoir gagné à l'extérieur, notamment à Oyonnax ou Grenoble où il s'était toujours imposé, coupable d'un faux-pas à domicile avec le nul (15-15) devant La Rochelle, Montpellier n'est plus réapparu dans le Top 6 et s'est même interrogé pour son maintien, avant la récente victoire (33-16) face à Bayonne.
Montpellier en quête de repères
Rejet de la greffe White ? Changement trop radical du système de jeu? En dépit du retour le 26 mars face à Lyon de Trinh-Duc, rétabli d'une fracture à un tibia, l'équipe de Montpellier cherche ses nouveaux repères, partagée entre les réflexes anciens façonnés par Galthié et la méthode nouvelle de White, qui préconise pragmatisme, jeu au pied d'occupation et défi frontal.
Au cours des derniers matches, à Brive (15-10) ou devant Bayonne (33-16), elle n'a pas dégagé de ligne directrice, entraînant hésitations, tensions et incompréhension.
Nous devons apprendre à être réalistes, à construire nos matches car nous faisons des choix stratégiques à contre-sens", a ainsi réagi le deuxième ligne Robins Tchale Watchou.
"Quand on prend un peu de recul, on se demande : comment fait-on ça ? On a perdu certains matches, car on a voulu trop jouer. Par moment, on aurait mieux fait de chercher la pénalité pour gagner de trois points", estime-t-il.
"Cela vient du système de jeu que nous avions avant et qui prônait de tout jouer. Il faut que l'on se le sorte de la tête", abonde le talonneur Charles Géli.
A défaut d'une ligne de conduite bien définie, Montpellier répète les mauvais débuts de match, peine à imposer son jeu (deux bonus offensifs), et est réduit à sauver les meubles en fin de match, comme une équipe à réaction qui a perdu la dynamique des précédentes saisons, ou en fin de championnat.
En changeant d'entraîneur en cours de saison, le président Mohed Altrad a en outre pris le risque de rompre le nouvel élan généré depuis 2010 et de perdre une bataille d'ego avec son ancien entraîneur Fabien Galthié, dont le contentieux se résoudra aux prud'hommes en janvier 2016. Sans que cela se traduise pour le moment sur le plan sportif.