L'université Paul Valéry de Montpellier (UM3), qui accuse un déficit structurel de 3 millions d'euros annuel, envisage de fermer son antenne de Béziers, à la fin de l'année universitaire 2013-2014, a-t-on appris, mercredi, auprès de sa présidente Anne Fraïsse. 800 étudiants sont concernés.
Cette fermeture, qui concernerait quelque 800 étudiants se ferait d'un seul coup et contraindrait les étudiants à venir terminer leurs études à Montpellier, a précisé Anne Fraïsse à l'AFP.
"Nous sommes en déficit chronique. C'est la conséquence de l'autonomie des universités. L'Etat a transféré la masse salariale sans transférer les crédits pour les payer, soit 7 millions d'euros en trois ans", a souligné Anne Fraïsse.
"Nous n'avons plus aucune réserve. Et quand on le dit à l'État, on nous dit de fermer nos formations", a-t-elle déploré.
La fermeture de Béziers, qui délivre 8 licences (dont psychologie, information et communication, histoire...) n'a pas été la seule mesure envisagée par le conseil d'administration mardi.
Une liste de mesures très dures, qui pourraient être entérinées dans les prochaines semaines, a ainsi été proposée afin que le budget de l'université puisse être validé.
"Nous avons eu deux budgets en déficit, nous n'avons pas le droit à un troisième", a fait valoir Mme Fraïsse.
Parmi les mesures préconisées, figure la mise en place de quotas pour les inscriptions en première année de licence pour les bacheliers 2014, le gel partiel ou total des recrutement d'enseignants et de personnels administratifs à la rentrée 2014, la suppression des financements complémentaires pour le recrutement de doctorants contractuels ou le désengagement progressif de la formation continue et de la formation des étudiants étrangers.
Dans un communiqué, le conseil d'administration qui fait part de son "amertume face aux décisions à prendre", a déploré "le désengagement de l'État et, dans une moindre mesure, de la Région" qui ne lui permet "plus de faire face à ses obligations financières".
"Le nouveau gouvernement n'a fait qu'aggraver la situation ajoutant aux réductions de crédits un mépris affiché pour les universités et le service public de l'enseignement supérieur", a ajouté le CA.
L'Université Paul Valéry (Arts, Langues, Lettres, Sciences Humaines et sociales) à Montpellier compte environ 20.000 étudiants pour un peu plus de 600 enseignants.