Ils viennent de Carcassonne, Béziers, Nîmes ou Montpellier. Les manipulateurs radio manifestent devant l'Agence Régionale de Santé, ce mardi matin à Montpellier. Un mouvement national pour ces "oubliés de la santé" qui dénoncent les difficultés de leur profession.
"Pas de radio, pas d'hosto". C'est le slogan de cette journée nationale des manipulateurs en électroradiologie médicale. Un mouvement suivi du Gard à l'Aude en passant par l'Hérault. En cause, la reconnaissance de cette profession indispensable au bon fonctionnement du système médical. Les représentants des manipulateurs radio des hôpitaux de toute la région sont devant l' Agence Régionale de Santé, (ARS) ce mardi matin pour sensibiliser les responsables de la Santé au malaise de leur profession. Le mouvement a débuté en novembre dernier, dans tous les CHU, notamment à Perpignan."Métier Formidable, salaire fort minable"
Un slogan à la Stromae pour dénoncer des salaires qui démarrent à 1.300 euros, avec des tâches de plus en plus lourdes pour ces agents indispensables à la chaîne des soins.
La liste des recrimination est longue : reconnaissance inégale des diplômes, glissement des tâches et non prise en compte de la pénibilité. Sans compter la prime de risque (100 euros) promise en décembre dernier par la ministre de la santé pour les personnels exerçant au moins 50% de leur activité aux urgences, mais dont les manipulateurs radio seraient encore peu nombreux à bénéficier malgré leur engagement prioritaire dans les services de premiers secours.
Pénibilité non reconnue
Les manipulateurs radio réclament également une reconnaissance de leur statut de soignant et de la pénibilité de leur métier, liée au risque de rayonnement, à l'exposition à des agents toxiques et au port de charges lourdes. Les syndicats dénoncent depuis quelques mois le fait que le gouvernement ait supprimé dernièrement ces critères de pénibilité liés à leur métier, le reclassant de fait en activité sédentaire.
En grève administrative depuis novembre dernier
Les manipulateurs radio sont en grève depuis le 21 novembre dernier. A l'instar de la grève administrative des chefs de service des hôpitaux publics, ils continuent de travailler, mais ne remplissent plus certaines tâches administratives ajoutées ces dernières années à un rythme de travail déjà lourd alors qu'elles ne sont pas dans les profils de poste. Ainsi, les manipulateurs radio ne complètent plus les "fiches de cotation" après l'acte d'imagerie, ce qui bloque le processus de facturation de l'hôpital.
"Pas de radio, pas d'hosto" : le reportage à Montpellier de Thierry Will et François Jobard.