Les opérations d'évacuation de l'avion qui a raté son atterrissage à Montpellier samedi pour finir sa course dans un étang ont réussi, indique la préfecture de l'Hérault. Le trafic devrait reprendre dans l'après-midi.
Deux jours après son atterrissage raté en bout de piste de l'aéroport de Montpellier, le Boeing 737 de la West Atlantic qui a terminé sa course dans un étang, a pu être sorti de l'eau puis tracté en bout de piste ce lundi 26 septembre en milieu de matinée, comme en témoigne la vidéo postée du la page Facebook de l'aéroport de Montpellier.
"L'opération de relevage et de tractage du Boeing 737 de la West Atlantic, qui a débuté hier après-midi et qui s'est poursuivie jusqu'à ce matin à l'aéroport Montpellier-Méditerranée, est une réussite", avait indiqué un peu plus tôt la préfecture de l'Hérault par voie de communiqué. La préfecture précise : "Sorti de piste dans la nuit de vendredi à samedi, l’avion a pu être déplacé de la zone de l’accident vers un espace sécurité sans endommager sa structure et sans générer de pollution".
Les opérations d'évacuation de l'avion immobilisé en bout de piste sur l'aéroport de Montpellier avaient repris tôt ce lundi matin, ont constaté, sur place, des journalistes de France 3 Occitanie après avoir été suspendues dans la nuit. Sur leurs images, on découvre le boeing, tracté lentement par un engin spécialisé grâce à un long câble.
Dimanche soir des grues avaient été acheminées sur place pour sortir l'appareil de l'étang dans lequel il a terminé sa course, tôt ce samedi matin. La situation est plus compliquée que prévue admettait la direction de l'aéroport, contactée ce lundi matin par France 3 Occitanie. “Dans la nuit on a réussi ce qu'on pensait être la situation la plus délicate : le sanglage et la sortie de l’appareil de l’eau, sans qu’il se brise. Tout ça a été possible grâce au travail incroyable des grutiers”, explique Emmanuel Brehmer, président du directoire de l’aéroport de Montpellier.
Le terrassement construit pour évacuer l'avion s'est cependant révélé insuffisant. Le levage de l'appareil s'est bien déroulé mais celui-ci n'a pas pu être sorti de la piste. "Malheureusement le chemin de terrassement qu’on a réalisé n’a pas suffi. Les ornières sont trop importantes pour poursuivre donc on a arrêté et on a pris la décision de remobiliser la société Eiffage pour reprendre le terrassement", poursuit Emmanuel Brehmer.
Les opérations d'évacuation de l'appareil ont finalement repris tôt ce matin. Toujours selon la direction de l'aéroport, une société spécialisée dans le tractage des engins lourds, Montpellier dépannage, a été mobilisée. Il s'agissait d'essayer de tirer l'avion tout en restant sur la piste pour éviter aux engins tracteurs de s'enfoncer dans le terrain meuble. "On doit trouver un câble de tractage de 100 mètres de long qui permettrait que les véhicules de Montpellier dépannage restent sur la route mais ça n’est pas gagné”, explique encore Emmanuel Brehmer.
En milieu de matinée, les opérations de tractage ont finalement pu reprendre. L'avion a été peu à peu tiré en bout de piste avant d'être garé pour la suite de l'enquête du BEA (Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la Sécurité de l'Aviation civile).
Selon la direction de l'aéroport, la reprise du trafic devrait intervenir dans l'après-midi.
Une opération d'évacuation très complexe
Les manoeuvres pour évacuer l'avion sont particulièrement complexes expliquait le préfet de l'Hérault, Hugues Moutouh, ce dimanche.
C'est une masse considérable qu'il faut lever
Hugues Moutouh, préfet de l'Hérault
"La décision qui a été prise compte-tenu des expertises est de laisser le carburant à l'intérieur de l'avion puisqu'il n'y a pas de risque de fuite. Les pompiers ont prépositionné une barrière flottante antipollution à proximité de la tête de l'aéronef afin d'éviter tout risque de propagation de kérosène" mais "à ce stade, aucune fuite n'a été détectée", a insisté Hugues Moutouh.
"Il faut que cet aéroport retrouve une activité normale le plus rapidement possible", a lancé le représentant de l'Etat. "Il y a une quarantaine de vols par jour, c'est un aéroport d'ampleur nationale (...) Nous recevons beaucoup de voyageurs, de touristes tous les jours", a-t-il rappelé.
Pour l'heure, le coût financier de l'accident et des opérations pour dégager l'avion "n'a pas été chiffré", a précisé Hugues Moutouh évoquant de premières réunions de travail samedi avec "les représentants de la compagnie, des assureurs, du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) et de la gendarmerie qui a mené des investigations judiciaires sous l'autorité du procureur de Montpellier".