Dernier des 3 hommes condamnés dans l'assassinat de Bernadette Bissonnet à Castelnau-le-Lez en 2008 à être encore emprisonné, le jardinier du couple a reconnu avoir tué l'épouse à la demande du mari. Condamné à 20 ans de réclusion, il demande sa remise en liberté. Décision attendue le 25 janvier.
A l'issue des deux procès, devant la cour d'assises de l'Hérault, puis en appel devant la cour d'assises de l'Aude en 2011, Méziane Belkacem a été reconnu coupable de l'assassinat de Bernadette Bissonnet et condamné à 20 ans de réclusion.
Bernadette Bissonnet a été abattue le 11 mars 2008 de deux coups de fusil à canon scié dans la villa du couple, à Castelnau-le-Lez.
Le jardinier occasionnel du couple a rapidement reconnu avoir exécuté le contrat à la demande de son patron Jean-Michel Bissonnet, contre la promesse de 30.000 euros.
Actuellement incarcéré à la prison de Muret, en Haute-Garonne, il a déposé sa première demande de remise en liberté le 17 novembre, comme la loi l'y autorise, après avoir purgé la moitié de sa peine.
Une demande examinée ce lundi 17 décembre par le tribunal d'application des peines de Toulouse, au cours d'une "audience musclée" selon l'un de ses avocats, Iris Christol.
La décision a été mise en délibéré et devrait être rendue le 25 janvier 2019.Les juges ont trouvé son projet un peu flou. Ce qui est logique quand on a 59 ans et qu'on a passé 10 ans en détention. Mais tout a été envisagé, la remise en liberté comme la semi liberté.
Méziane Belkacem, 59 ans, a déjà eu plusieurs permissions de sortie, grâce à son comportement irréprochable en prison.
Une association d'aide à la réinsertion des prévenus a accepté de l'héberger et de l'aider à trouver un emploi.
Ses avocats, maîtres Gérard et Iris Christol, ont pu plaider pour la remise en liberté du jardinier, parce qu'il remplit les conditions nécessaires imposées par la loi (voir encadré).
Et aussi parce qu'il est le dernier des 3 hommes condamnés encore en prison.
Retrouvez ici l'interview de Gérard Christol, avocat de Méziane Belkacem, invité ce lundi matin, par nos confrères de France bleu Hérault.Il a appris à lire et à écrire en prison. Il s'est très bien tenu. Mais il a fallu du temps pour trouver des associations qui s'occupent de lui à sa sortie de prison. C'est choquant parce que les 2 autres sont sortis mais c'est la loi.
Jean-Michel Bissonnet, reconnu coupable d'avoir commandité l'assassinat de son épouse, a été libéré en mars 2017, après 9 ans de prison.
Amaury d'Harcourt, ami de Jean-Michel Bissonnet, a bénéficié le premier d'une libération conditionnelle, en raison de son âge, 87 ans au moment de sa libération en 2012, après 15 mois de détention.
Le vicomte d'Harcourt avait été condamné pour complicité d'assassinat dans l'affaire Bissonnet à 8 ans de prison, pour avoir participé aux préparatifs du crime et caché l'arme.
Il est décédé chez lui en novembre 2018.
Les conditions pour une demande de remise en liberté :
Pour qu'une demande de remise en liberté soit acceptée, il faut remplir plusieurs conditions :- bien se comporter en prison
- avoir une résidence
- bénéficier d'un accompagnement
- avoir un travail ou les moyens d'assurer sa subsistance
Les détenus de plus de 70 ans bénéficient de conditions plus favorables pour la libération conditionnelle.
Des conditions facilement remplies par Jean-Michel Bissonnet, homme d'affaires retraité, qui vit aujourd'hui dans son appartement parisien.
Mais plus compliquées à réunir pour Méziane Belkacem, orphelin, divorcé, qui vivotait de petits boulots avant son incarcération.