Affaire Coralie Dubost : la députée de l'Hérault sera-t-elle candidate LREM aux Législatives ?

Les révélations sur "les mirobolantes notes de frais" prétendues de la députée de la 3e circonscription de l'Hérault par le site Médiapart placent l'élue et son parti dans une situation politique délicate. D'autant que les arbitrages pour désigner les noms des candidats La République en Marche aux Législatives de juin se jouent en ce moment à Paris. Ce dimanche, le délégué général LREM dément certaines rumeurs.

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Dès la sortie de l'article, qui épingle la députée pour sa gestion humaine de certains collaborateurs et l'utilisation dispendieuse de ses avances de frais de mandat, l'affaire Coralie Dubost a enflammé les réseaux sociaux.
Avec notamment les hashtags, #dubostgate ou #dubostdemission.

Ces révélations, qu'elle conteste en bloc, tombent au plus mauvais moment pour le parti présidentiel. Juste avant l'investiture d'Emmanuel Macron pour son second mandat et en pleine période de désignation des futurs candidats LREM aux Législatives des 12 et 19 juin. Son avenir politique se joue-t-il ici ?

Selon nos confrères d'Entreprendre, le sort de Coralie Dubost, jusque là figure montante de la Macronie, serait scellé. Le titre de leur article en dit long : "La députée Coralie Dubost écartée des Législatives par Emmanuel Macron". Ils avancent même les propos d'un ministre qui s'exprimerait officieusement : "Pour l’instant, c’est clair, Macron et Guerini (Stanislas Guerini, Délégué général de La République en Marche, NDLR) s’opposent formellement à ce que Coralie Dubost représente à nouveau la majorité présidentielle aux prochaines Législatives". Bref, le magazine économique conclut, "pour ce ministre, elle est devenue une pestiférée pour l'Elysée".

"Nous ferons nos investitures en temps et en heure"

Contacté ce dimanche, par France 3 Occitanie, Stanislas Guerini dément toutes les rumeurs.

Nous n'en avons pas parlé avec le Président de la république.

Stanislas Guerini, délégué général La République en marche.

Le patron de LREM ne souhaite faire aucun commentaire sur la polémique déclenchée par l’affaire Dubost et précise : "nous ferons nos investitures en temps et en heure".

Que se passerait-il si Coralie Dubost n'était pas investie par son parti ? Irait-elle seule au combat ou jetterait-elle l'éponge ?

LREM pourrait présenter un(e) autre candidat local ou son suppléant Joël Raymond. Un parachutage est toujours possible.
Dernière solution, investir un député LREM sortant d'une autre circonscription pour garder l'avantage et assurer la victoire dans celle-ci, très largement favorable au parti présidentiel.

L'étoile montante des députés LREM

Coralie Dubost, 39 ans, est députée LREM de la 3e circonscription de l'Hérault depuis 2017. Elue avec 60,4% des voix au second tour, la Montpelliéraine est également co-présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale.

Il y a encore quelques jours, sa candidature à sa succession parlementaire pour les élections législatives de juin ne faisait aucun doute. Elle était même favorite. D'ailleurs, au premier tour de la Présidentielle, le 10 avril dernier, sa circonscription était la seule de l'Hérault à avoir placé Emmanuel Macron en tête.

Un rapport du déontologue de l'Assemblée nationale

La publication jeudi 28 avril, d'une enquête de Médiapart (article payant) détaillant de prétendus abus financiers de la députée LREM rebat les cartes.

Un rapport établi par le déontologue de l'Assemblée nationale au printemps 2021, avec le concours de 5 anciens collaborateurs de la députée, fait état de notes de frais importantes.

"Point culminant des dépenses, en octobre 2018, l'élue a dépensé plus de 3.300 euros de vêtements, accessoires et lingerie en un mois" révèle Médiapart. Elle aurait grâce à l'enveloppe parlementaire, achalandé son dressing mais aussi profité des restaurants du littoral de l'Hérault. L'enquête évoque une "facture de 194 euros au Bonaventure, un restaurant de plage de Palavas-les-Flots, où elle a ses habitudes.".

L'ampleur des dépenses n'est pas connue. Le rapport évoque "une fourchette allant de 1.500 à 2.000 euros" par mois alloués à des frais vestimentaires.

Antton Rouget, co-auteur de l'enquête pour Médiapart, détaille le contexte de cette découverte de notes de frais exorbitantes : "Ce rapport est né d'une alerte collective liée à une problématique de souffrance au travail dans l'équipe parlementaire de Coralie Dubost. Depuis qu'elle a été élue en 2017, 15 collaborateurs sont passés par cet équipe. Ce turn-over est important et inhabituel. A travers ce rapport, on a découvert un mode de fonctionnement toxique et les collaborateurs ont fait doute sur la gestion des frais de mandat.".

Même si elle n'a pas donné suite à nos sollicitations, l'élue a précisé auprès de Médiapart, avoir "contracté un prêt personnel" pour rembourser toutes ses dettes.
"On m'a mal conseillée, j'ai été stupide [...] je ne suis pas une tricheuse.".

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