24 heures à peine après l'agression de deux lycéennes voilées entre les berges du Lez et l'avenue de la Pompignane à Montpellier, l'auteur présumé de l'attaque qui avait pris la fuite a été identifié. Il s'est rendu ce mercredi matin à la police et est depuis en garde à vue.
La vidéo de l'agression a fait le buzz, mardi, sur les réseaux sociaux. On y voit un homme s'en prendre à deux jeunes femmes, notamment en tentant d'enlever le voile de l'une après avoir arraché celui de l'autre.
Il s'agit en fait de deux lycéennes mineures qui habitent à proximité des rives du Lez. Deux soeurs, dont l'une a porté plainte pour violences, mardi soir tard au commissariat central. Elles étaient accompagnées de leurs parents. Elles n'ont pas été blessées lors de cette altercation mais la brutalité des actes et les propos qu'aurait tenu le suspect les ont choquées.
La victime et sa soeur ont confirmé aux policiers les faits vus dans la vidéo ainsi que la description de l'homme qui les a molestées.
De son côté, l'individu qui serait connu de la police pour des menaces et des violences récurrentes dans son quartier, donne une autre version des faits. Il a également porté plainte pour atteinte au droit à l'image, c'est d'ailleurs à l'occasion de cette démarche au commissariat qu'il a été interpellé par les policiers.
Parole contre parole
Tout commence alors que l'homme soupçonné de l'agression promène son chien. Le teckel qui n'est pas en laisse arrive devant un banc où sont assises cinq jeunes femmes.
Parmi elles, deux mineures voilées qui semblent avoir peur de l'animal. Elles sont alors montées sur le banc.
Selon l'homme, elles auraient crié, l'auraient insulté en arabe et demandé qu'il attache son chien faute de quoi elles allaient le tuer.
Selon les victimes, l'homme aurait rigolé de la situation et les aurait insultées, en ajoutant "quelle religion de cons"... des propos qu'il nie.
Là, les deux parties auraient sorti des téléphones pour filmer la scène mutuellement.
S'en suit une altercation avec des coups, des tirages de voiles et de cheveux ainsi que des échanges de politesses et de cris. Puis un téléphone est jeté à terre, avant que l'homme ne prenne la fuite.
Une enquête est ouverte pour violences, le parquet doit désormais décider du sort du sexagénaire en garde à vue.
Dès mardi soir, le préfet de l'Hérault a condamné "une altercation inadmissible" dans un tweet. Il a aussi promis des suites judiciaires.