Le changement climatique a des effets à travers le monde, que ce soit sur notre santé ou bien sur la production. A Montpellier, des chercheurs mettent au point des plantes hybrides et résistantes, destinées à faire face au réchauffement climatique. Une autre façon d'utiliser l'agroforesterie.
Le changement climatique bouleverse le monde, que ce soit dans le domaine de la santé ou de la production agricole.
Prenons l’exemple du café. Les Européens en sont les plus gros consommateurs au monde.
Problème : le caféier est un arbuste très sensible aux variations de température et d’humidité. Ces phénomènes n’épargnent pas les régions équatoriales, terres de café.
Le réchauffement climatique favorise le développement de maladies et bouleverse la production, comme nous l’explique Cécilia Camberos, productrice de café à Veracruz au Mexique.
Nous avons beaucoup plus de chaleur, beaucoup plus d’humidité. C’est pour cette raison que les maladies se propagent. Cet endroit est en altitude, il fait froid normalement. Ce n’est pas normal d’avoir de telles chaleurs.
Des plantes hybrides en guise de solution
Le Mexique, pourtant troisième producteur mondial de café, voit ses récoltes chuter de 60% en 5 ans. Le pays tente de sortir de la crise, à l’aide de plantes hybrides. Plus résistantes, elles se développent à l’ombre d’autres arbres.
Certaines variétés sont mises au point à Montpellier, dans les serres du CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement). Sophie Leran, chercheuse au CIRAD nous explique les objectifs.
L’idée est de savoir si certaines variétés sont plus sensibles ou plus résistantes à la sécheresse, afin de proposer des variétés adaptées aux changements climatiques, en fonction des conditions de chaque pays producteur.
Des tests haute-technologie
Pour obtenir des plantes hybrides, les chercheurs croisent des caféiers sauvages et de culture. Puis, ils les soumettent à une multitude de variations et de tests, dans des serres haute-technologie. Les chercheurs utilisent de l’azote liquide pour mesurer les réactions des gènes de la plante après 15 jours sans eau.
Un autre laboratoire, toujours au cœur du CIRAD, travaille sur le goût, la texture, les odeurs des cafés produits. Certains d’entre eux gagnent des concours de dégustation.
Le principe de base reste la capacité à se développer en agroforesterie, selon Hervé Etienne, responsable de «coffee adapt» au CIRAD.
C’est un système de culture qui est durable. On peut se permettre de ne pas apporter beaucoup d’engrais. Les plantes en agroforesterie peuvent se contenter d’un petit apport d’azote et de presque aucun appui phyto-sanitaire.
Les chercheurs veulent donc limiter la chimie. Ils ne travaillent pas sur les caféiers dits «plein soleil» comme le souhaiterait l’agriculture industrielle. Ce choix est écologique et social.
Voici le reportage de Thierry Will, Valérie Banabera et Elvira Diaz.