Dans l’Hérault, au nord de Montpellier, un agriculteur utilise l’agroforesterie pour élever ses bêtes. Sur le plateau du Larzac, Nicolas Brahic associe les arbres et l’élevage, tout en valorisant la nature.
Nous sommes sur le plateau du Larzac, sur le territoire de Saint-Maurice-Navacelles, situé à quelques kilomètres de Montpellier dans l’Hérault. C’est au cœur de ce paysage sauvage que Nicolas a créé son exploitation en 2007 : ses cochons y vivent en toute liberté, toute l’année.
Les cochons sont capables de valoriser une herbe qui ne poussait pas car il y avait trop de broussailles. A chaque fois qu’ils vont arriver sous un buis ou à proximité d’un caillou, ils vont valoriser un insecte, une racine, une baie, un gland. Le système forestier génère beaucoup de ressources, avec des animaux en excellente santé.
Un élevage en milieu forestier
Pour ces bêtes, l’arbre peut servir de réserve de nourriture en cas de sécheresse. Les branches peuvent également servir de fourrage.
Ici, nous avons beaucoup d’érables de Montpellier, qui sont des arbres très sucrés. Les cochons en raffolent. Du côté de l’arbre, aucune souffrance. Au contraire, quand on lui enlève une partie de son rameau en plein été, il a une grande capacité à pouvoir se régénérer.
Valoriser la nature
En 2012, Nicolas Brahic et son associé, Laurent Ponson ont créé Buxor SA. La société valorise les "broussailles" et les transforme en ressource. Le buis est broyé et pré-fermenté. Le directeur nous explique pourquoi.
Nous redonnons vie aux sols : aux sols vivants et nourriciers, mais aussi aux sols équestres. Dans les deux cas, il s’agit d’un sol plein d’humus.
L’entreprise a créé ses propres outils, décrits comme respectueux de l’écosystème par les associés. En effet, les lames coupent les buis, sans les arracher, ce qui permet à la plante de repousser.
Utiliser la nature de A à Z
Les associés ont également eu l’idée de nourrir les cochons avec des larves de coléoptère, qui se nourrissent elles-mêmes de copeaux de bois mort.
C’est un maximum de nourriture dans un minimum d’espace. Elles contiennent 33% de glucides, 17% de lipides et 50% de protéines.
En effectuant cette démarche d’agroforesterie, Nicolas a obtenu l’ordre national du mérite en novembre 2018. Une belle récompense pour son engagement dans le développement durable.
Reportage de Thierry Will, Valérie Banabera et Elvira Diaz.