La ligue pour la protection des oiseaux (LPO) de l'Hérault doit récolter soixante mille euros de dons avant la fin de l'année pour ne pas voir ses comptes virer au rouge ! Cette somme permettra au centre de soins de Villeveyrac, près de Montpellier, de fonctionner normalement en 2023. En attendant, les salles de soins sont fermées.
Cette année, la LPO de l'Hérault a secouru quelque 3000 volatiles, un chiffre qui ne cesse d’augmenter.
Des plus en plus d’animaux sauvages arrivent au centre de soins de Villeveyrac, près de Montpellier, pour diverses raisons souvent liées aux activités humaines : l'urbanisation des sols, le réchauffement climatique et la pollution constituent autant d'ennemis pour la faune locale qui doit faire face à une raréfaction des proies.
Créé il y a dix ans par la ligue pour la protection des oiseaux, le centre de sauvegarde de la faune sauvage de Villeveyrac figure parmi les plus importants de France : il accueille à 90% des oiseaux - du minuscule Roitelet Huppé au grand Vautour Fauve- et 10 % de mammifères (hérissons, écureuils).
Si on n'était pas là, tout ce travail incomberait aux pompiers, aux services vétérinaires et aux communes. En pleine saison, nous recevons une centaine d’appels par jour, c’est une charge de travail colossale.
Julian Le Viol, président de la délégation territoriale Hérault LPO Occitanie
Ce centre, qui connaît des difficultés financières récurrentes, vient de lancer une cagnotte sur Hello asso pour pouvoir continuer à acheter nourriture et médicaments, rémunérer ses salariés, entretenir les salles de soin et les volières.
Cette fois, il lui faut trouver 60 000 € avant la fin de l’année pour éviter de voir ses comptes tomber dans le rouge.
Le but de cette collecte est de pourvoir secourir la faune sauvage dans les meilleures conditions possibles l'an prochain, grâce au recrutement d'une nouvelle soigneuse salariée, qui rejoindra les deux soigneuses salariées à temps plein.
De nombreux bénévoles renforcent cette petite équipe sans oublier les jeunes gens comme Quentin qui choisissent d'effectuer leur service civique au centre de soins.
Ici, on peut voir des choses exceptionnelles, approcher des animaux sauvages de très près, c’est extrêmement intéressant !
Quentin Vignal, volontaire aide aux soins
Des salles de soins saturées
Au cours des dernières semaines, le centre de Villeveyrac affirme avoir reçu beaucoup plus de volatiles qu'en temps normal en saison hivernale, en particulier des rapaces.
Résultats : les salles de soins affichent complet. L'accueil des animaux a donc été temporairement suspendu depuis le 26 décembre dernier.
Les membres de l'association restent néanmoins disponibles par mail et par téléphone pour conseiller toute personne ayant découvert un animal sauvage en détresse.
Ce n'est pas la première fois que ce centre de sauvegarde de la faune sauvage prend ce genre de mesure : en juin dernier, les salles de soins avaient également dû fermer un temps leurs portes, faute de places disponibles et de manque de bras pour nourrir et soigner les animaux.
Soutenue par plusieurs collectivités et divers partenaires, la LPO de l'Hérault réclame aujourd’hui d'avantage d’aides de la part de l’État.