Des démarches administratives trop lourdes, un sentiment d'isolement ou d'insécurité, selon une récente étude de l'Université de Montpellier, près d'un tiers des maires serait à la limite du burn-out, et plus de 3% en situation d'épuisement sévère.
Première raison invoquée de cette lassitude : la montée de la violence envers les élus locaux. C'est la réaction d'un maire directement concerné. L'année dernière, René Revol, maire LFI de Grabels près de Montpellier, a été victime d'une agression lors d'une manifestation. L'édile a été agressé à Montpellier. Il venait de quitter une manifestation contre les violences policières. Deux individus d'extrême droite l'ont bloqué contre un mur. Depuis, l'édile plaide pour la mise en place d'une structure pour les maires.
"Il faudrait un dispositif spécifique pour accueillir les élus qui sont victimes d'agressions verbales ou physiques. Vous avez des élus en France qui se sont fait cogner par des personnes mécontentes. Donc, ce n'est pas possible ! En revanche, il ne faut pas que sous prétexte qu'il y a un contexte de violences, démissionner et disparaître, parce qu’à ce moment-là, il n'y a plus rien," témoigne René Revol, maire LFI de Grabels.
Pourtant, des élus ont bien fini par jeter l'éponge et non pas en raison des violences mais plutôt à cause des tâches administratives trop complexes à gérer.
Cet autre ancien maire a d'ailleurs vu certains de ses adjoints démissionner deux ans avant la fin de leur mandat. "Les engagements et les contraintes de la vie personnelle et familiale, font qu'un engagement altruiste, notamment dans les petites mairies, est plus difficile et réclame plus de sacrifices," déclare Serge Pesce, ancien maire de Maraussan.
Dispositif Santé
Mais alors quels outils pour prévenir ces risques ? L'un des auteurs du rapport propose la mise en place d'un dispositif santé pour l'intégralité des élus locaux.
"On va mettre en place un dispositif santé pour les maires qui va permettre d'identifier tous les stresseurs et tous les satisfacteurs que nous avons identifiés. Et quand on repérera un risque élevé d'épuisement, on interviendra en déclenchant une alerte pour permettre aux maires d'avoir une écoute bienveillante", expose Olivier Torres, enseignant chercheur à l'université de Montpellier.
Si certains maires avouent être au bord de l'épuisement, ils sont 70 % à rester satisfait de leur fonction d'élu.
