Une habitante du quartier populaire de Figuerolles à Montpellier interpelle la mairie à travers une lettre ouverte sur le sort des toxicomanes sur le passage emprunté chaque jour par des familles sur le trajet de l'école.
Les enfants l'appelaient "le passage secret". Pour leurs parents, c'était un raccourci. Pour tous à présent, c'est devenu le passages des seringues. Marie Merieu qui l'emprunte chaque jour pour emmener sa fille à l'école en a eu assez. En réponse au maire de Montpellier, qui habite non loin de là et qui avait publié, une jolie photo de son fils lors de la rentrée des classes, elle a répondu par un très beau texte : Bonjour Tristesse. Un texte où cette femme parle de la vie derrière le pont, "de l'autre côté de l'avenue de la liberté vers le quartier populaire de Figuerolles qui divise Montpellier en deux mondes bien distincts.
Ce passage, Monsieur le Maire, qui est tout près de chez vous, c’est le passage des oubliés, des invisibles, des laissés pour compte, c’est le passage de ceux qu’on a abandonnés…
Marie MérieuAuteur de la lettre ouverte au maire de Montpellier
Dans cette lettre ouverte, elle ajoute "C’est le passage de ceux qu’on ne veut plus regarder parce qu’on a trop honte de les avoir laissés tomber comme ça, dans cet état, seuls dans des conditions de vie terrible, livrés à eux-mêmes. Ils se piquent ici, essayant de ne pas croiser notre regard, cachant leur matériel à la hâte lorsqu'ils entendent un enfant arriver.
Dignité
Ma fille sait qu'il ne faut pas ramasser les seringues.
Je voudrais pourvoir dire à ma fille que nous sommes dans une société qui n'oublie personne. Que ces gens-là on va pouvoir les regarder dans les yeux et leur rendre leur dignité.
Marie Mérieu
Marie Mérieu salue le travail des associations comme le Caarud (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques auprès des Usagers de drogues). Le problème : ils ne sont pas assez nombreux et n'ont pas assez de moyens pour faire face au problème.
Salle de "shoot"
Au sein de l'association Safe contrôle, elle plaide pour une salle de consommation à moindre risque comme il en existe déjà à Strasbourg et à Paris.
La mairie de Montpellier avait lancé un projet de création d'une halte de soins mobile l'an dernier. Un projet qui comme la lettre de Marie Mérieu est pour l'instant resté lettre morte.