Un rassemblement a eu lieu ce vendredi après-midi, devant le Corum de Montpellier, où se tient actuellement le festival Cinemed. Des femmes ont protesté contre la présence d'Abdellatif Kechiche. Le célèbre réalisateur qui donne une masterclass a été l'objet d'une plainte en 2018 pour agression sexuelle, plainte classée sans suites.
5 ans après le mouvement #Metoo, les violences faites aux femmes restent une préoccupation importante dans la société.
Dans le monde du cinéma, beaucoup d'actrices ont témoigné d'agressions sexuelles voire de viols de la part d'agents, de directeurs de casting, d'acteurs ou encore de réalisateurs. On se souvient de l'affaire Harvey Weinstein aux USA.
La présence d'Abdellatif Kechiche au 44e Cinemed pour une masterclass, ce vendredi à Montpellier, a mobilisé des femmes du mouvement HF Occitanie LR qui militent pour une meilleure égalité femme-homme ans les arts et la culture.
Abdellatif Kechiche visé par une plainte en 2018
La journée avait commencé au Cinemed par un tag anti-Kechiche sur le mur du Corum, vite effacé. On pouvait lire "Kechiche à l'affiche, riposte féministe".
Puis, vers 16h45, un rassemblement a mobilisé plusieurs femmes devant l'entrée du Festival de cinéma, pancartes en mains.
Le réalisateur, né à Tunis en 1960, a été accusé d'agression sexuelle en 2018, par une jeune femme de 29 ans. Elle affirmait alors avoir été victime d'attouchements après un diner très arrosé dans un appartement parisien du XXe arrondissement.
"Une plainte classée sans suite, pour infraction insuffisamment caractérisée comme souvent… Néanmoins cela pose un énorme problème qu’il soit mis en avant de la sorte" expliquait un communiqué du Mouvement HF Occitanie LR.
La masterclass perturbée...
Selon nos informations, au bout de quelques minutes, la masterclass du réalisateur a été interrompue par 3 militantes qui voulaient prendre la parole. Les propos d'Abdellatif Kechiche jugés malheureux par l'assistance n'ont pas apaisé la situation. Il leur a même demandé "vous allez nous montrer vos seins ?".
Une jeune femme est alors montée sur scène, a pris le micro que lui tendait le réalisateur pour rappeler les accusations portées contre lui, il y a 4 ans. Elle a ensuite été sortie par le service de sécurité du festival sous les huées !
La masterclass a pu reprendre brièvement dans un climat tendu, avant qu'une autre femme ne perturbe à nouveau la rencontre. Plusieurs militantes ont finalement quitté la salle en criant "On se lève, on se casse".
Indignées par l'invitation d'Abdellatif Kechiche, au Cinemed, les militantes présentes ont appelé à ne plus inviter nulle part, des hommes impliqués dans des affaires de violences sexuelles. Scandant comme slogans : "pas d'honneurs pour les agresseurs" ou encore "on ne sépare pas l'homme de l'artiste" comme ce fut le cas dans l'affaire Polanski.
Elles militent pour la libération de la parole des femmes et contre le sexisme dans les arts et la culture.