Dans une tribune publiée sur le site Le Mouvement, 16 signataires, dont la Fédération française des Usagers de la Bicyclette, demandent un assouplissement de la limite d'un kilomètre pour les cyclistes. Selon eux, il en va de la santé physique et psychique des Français.
Depuis le confinement du mois de mars, 30 à 40 % de personnes supplémentaires en France ont mis le pied à la pédale. La pratique est en plein boum, notamment à Montpellier.
"Faire du vélo, ça permet de penser à autre chose et de s'aérer de tous les problèmes qu'on a actuellement", confie un usager, rencontré ce week-end sur le boulevard des Arceaux. "Quand je fais du vélo, ça me permet d'enlever le masque et d'avoir le sentiment d'être un peu plus libre", renchérit une autre adepte du vélo. "Mais cette limite d'un kilomètre autour de chez moi, ça me pèse beaucoup."En effet, beaucoup souhaiteraient la levée de ce rayon d'un kilomètre autour du domicile, hors courses de première nécessité, notamment pour des raisons de santé. "Je suis diabétique, donc j'ai besoin de bouger pour ma santé personnelle. C'est vrai qu'un kilomètre en vélo, ça ne fait pas long. Je crois qu'on est nombreux à vouloir bouger", confie Emilie, 42 ans.
Une tribune pour l'élargissement du périmètre
Et justement, les choses bougent. Dans une tribune publiée vendredi sur le site Le Mouvement, 16 signataires demandent un élargissement du périmètre pour les cyclistes, mais aussi pour les adeptes du jogging et les marcheurs, comme c'est déjà le cas dans d'autres pays européens. "L’usage du vélo, la marche et le running relèvent de questions de santé publique tant physique que mentale !", défendent-ils dans le texte.Pour eux, le rayon d'un kilomètre et la limitation à une heure de pratique ont eu des conséquences directes sur la santé des Français lors du premier confinement. Ils redoutent un bilan similaire cet automne.
Les signataires de la tribune avancent aussi que la pratique de l'activité sportive a "la particularité de permettre à la fois une activité physique de qualité et un déplacement efficace, sans risque de contamination".Cette formulation n’a pas fonctionné correctement lors du premier confinement : on estime en effet que les Français ont pris 2,5 kg de poids en moyenne et les professionnels ont constaté une dégradation de la santé psychologique en lien direct avec l’enfermement.
À Montpellier, le vélo est une activité plaisir
Pour beaucoup de Montpelliérains, à l'image de ce père de famille interrogé par France 3 Occitanie, faire du vélo est synonyme de sortie détente et familiale."Au départ, je pensais que cette limitation d'un kilomètre était plutôt adaptée, mais à la longue on commence à fatiguer de ne pas pouvoir aller plus loin : j'ai un petit garçon qui a besoin de bouger !", s'exclame-t-il. "J'aimerais beaucoup qu'on passe à une distance un peu plus longue, un rayon de 5 kilomètres par exemple. Sur les bords du Lez, il y a un itinéraire cyclable très sympa et on aimerait pouvoir l'emprunter !"Un avis que partage l'association Vélocité Montpellier, qui a également signé la tribune par le biais de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette.
En seulement deux ans, la pratique du vélo a explosé sur Montpellier : l'association Vélocité est passée de 100 à 1000 adhérents.En ville, les espaces ouverts sont limités et souvent les gens se rassemblent aux mêmes endroits. Finalement, en se déplaçant un peu plus loin qu'un kilomètre sur son vélo ou en marchant, on va garantir la distanciation physique et la non-distribution du virus, tout en se faisant du bien.